Libéré après avoir été obligé de verser une caution de 10 millions d'euros, le plus grand locataire des Ports Francs à Genève se déclare dans Le Temps de vendredi "totalement confiant" quant à la suite de la procédure.
L'homme est accusé par l'oligarque russe Dmitri Rybolovlev d'avoir surfacturé des toiles de maîtres qu'il lui achetait.
Rybolovlev au courant
"J'assume parfaitement avoir fait des plus-values, c'est légal et je vous assure que Dmitri Rybolovlev le savait très bien", ajoute l'entrepreneur suisse. Il explique avoir agi comme "marchand d'art" et non pas comme "courtier en art" quand il a vendu de nombreux tableaux de maître au milliardaire, qui réside à Monaco.
En tant que "marchand d'art", il peut fixer librement selon lui sa marge, alors que s'il avait agi en tant que "courtier" entre un acheteur et un vendeur, sa rémunération est fixée par un pourcentage sur le prix.
Selon l'homme d'affaires, il avait d'abord acheté les tableaux, avant de les revendre à l'oligarque.
agences/sbad
Contentieux financier sur un tableau
Selon le marchand d'art genevois, Dmitri Rybolovlev "doit plusieurs dizaines de millions d'euros" à sa société. L'homme d'affaires russe, précise l'entrepreneur suisse, "n'arrivait pas à payer le solde du dernier tableau qu'il a acheté à ma compagnie, le plus beau Rothko du monde, N° 6-Violet Green and Red".
"J'étais allé à Monaco, à sa demande, pour lui proposer des solutions (...) Je suis tombé dans un guet-apens. Huit policiers m'attendaient et m'ont emmené au poste", a-t-il ajouté au Temps.
Un contentieux financier qui pourrait aussi expliquer pourquoi Dmitri Rybolovlev a saisi la justice monégasque, avance-t-il. "Parce que la plainte retarde le paiement de ce qu'il doit. Peut-être pour essayer de faire établir que je n'étais qu'un intermédiaire (...) ou simplement pour m'intimider."
Une quarantaine d'oeuvres vendues pour 2 milliards
Selon le journal Le Temps, "en dix ans, le marchand d'art a vendu à Dmitri Rybolovlev une quarantaine d'oeuvres majeures pour une valeur totale d'environ 2 milliards de francs suisses".
La collection constituée est digne d'un musée, avec des tableaux de Picasso, Modigliani, Rothko, Klimt, Magritte, Toulouse-Lautrec.
La plainte concerne la vente de deux tableaux, le Salvador Mundi attribué à Léonard de Vinci et le Nu au coussin bleu de Modigliani, selon Le Temps qui a pu la consulter.