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"Genève n'a pas de locaux appropriés pour des négociations internationales"

L'ancienne conseillère fédérale socialiste Micheline Calmy-Rey. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Nucléaire iranien, le point de vue de Micheline Calmy-Rey / Forum / 9 min. / le 18 mars 2015
Alors que les négociations sur le nucléaire iranien se poursuivent à Lausanne, l'ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a déploré mercredi dans l'émission Forum de la RTS le manque criant de lieux d'accueil pour ce type de réunions à Genève.

Genève a vu échapper la suite des négociations entre le chef de la diplomatie américaine John Kerry et son homologue iranien Javad Zarif, qui discutent actuellement à Lausanne. La raison officielle avancée, côté genevois, est le manque de chambres d'hôtel en raison du Salon international de l'automobile.

Un problème récurrent depuis les premières discussions

"Ce qui me frappe c'est l'argument", souligne d'emblée celle qui fut cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). L'ancienne ministre reconnaît cependant qu'elle a rencontré le même problème lors des trois rencontres organisées lorsque la Suisse était facilitatrice dans ce dossier, en 2008, 2009, et 2010 à Genève.

"On cherchait des locaux publics. Et chaque année, j'ai eu d'énormes problèmes à en trouver", explique-t-elle.

"On a commencé avec la Salle d'Alabama (Hôtel de Ville), mais elle était trop petite (…) Ensuite, on a été au Centre de formation à Genthod, avec le même problème quoique avec un beau jardin. Et en troisième, on a fini au rez-de-chaussée de l'immeuble dans lequel se trouve la Représentation permanente de la Suisse auprès de l'AELE".

"Madame, ce n'est pas possible!"

Et Micheline Calmy-Rey de raconter comment elle a alors été approchée par Hillary Clinton, lui disant: "Mais Madame, ce n'est pas possible, vous n'allez pas faire se réunir les gens dans cet endroit!" Ce n'était pas franchement très glamour, reconnaît l'ancienne conseillère fédérale…

Aujourd'hui, le problème est un peu différent puisque la Suisse n'est plus facilitatrice, "mais il demeure - à Genève comme à Lausanne", insiste Micheline Calmy-Rey.

"Ce qui manque dans la Genève internationale aujourd'hui, c'est qu'on n'a pas de locaux véritablement appropriés pour de telles négociations. C'est regrettable, même si Lausanne c'est toujours la Suisse!".

oang

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