Ce chiffre tombe alors que la polémique bat son plein dans le canton au sujet du transfert des détenus. Le magistrat Pierre Maudet veut déléguer cette tâche à des agents privés comme Securitas - contre l’avis de la gauche, des syndicats et même du procureur général Olivier Jornot. Tous préfèrent confier cette tâche à des assistants de sécurité publique.
Or, sur les neuf tentatives d’évasion dont la RTS a eu connaissance, huit l’ont été sous la surveillance d’agents de sécurité privés, contre une seule avec un assistant de sécurité publique.
Convoyages privatisés
La privatisation du convoyage est donc déjà une réalité. Elle a été introduite en 2011 et l’an passé, selon nos informations, quelque 10'000 conduites sur environ 26'000 ont été réalisées par une vingtaine de Securitas. Ces hommes non armés, contrairement aux assistants de sécurité qui ont par ailleurs reçu une formation ad hoc, se chargeraient en revanche d’environ trois quarts des gardes hospitalières.
Les détenus dangereux, eux, sont accompagnés par le groupe d’intervention.
Malgré tout, le nombre relatif de tentatives d’évasion reste faible et stable dans le temps, d’après plusieurs proches du dossier. Mais qu’elles soient quasi exclusivement le fait d’agents privés interpelle et risque encore d’envenimer le débat.
"On est dans des tâches régaliennes, la question des liens d'assermentation des convoyeurs est essentielle", a réagi le député socialiste Christian Dandrès vendredi dans Le 12h30 de la RTS.
Laetitia Guinand/oang