Alors que la rénovation du Musée d'art et d'histoire (MAH) a été acceptée à Genève en mai, les référendaires critiquent avant tout l'accord entre la ville et la fondation Gandur pour l'Art (lire encadré), dénonçant une privatisation du musée.
A Bâle-ville, où de nombreux musées sont publics, une convention qui donnerait autant de poids à une fondation privée serait difficilement imaginable. "Privatiser les musées dans ce sens, je trouve que c'est délicat", estime Philippe Bischof, chef du service de la culture.
S'il entretient lui-même des relations étroites avec les mécènes, il précise: "Ce ne sont pas des gens qui n'ont rien à dire. Mais les décisions artistiques sur les contenus, sur la programmation, doivent être uniquement la décision de la direction du musée. C'est une valeur à protéger."
"Prix à payer"
Ailleurs en Suisse, la plupart des musées suisses n'appartiennent pas directement à des collectivités publiques, à l'instar de la Kunsthalle de Zurich, gérée par une fondation, et dont les modalités des accords avec des collections privées restent souvent secrets.
Dans le canton de Vaud, au contraire de Genève, les partenariats public-privé sont valorisés, notamment pour le développement du nouveau pôle muséal. "C'est le prix à payer, c'est le vivre ensemble, avec des partenaires. Et pour trouver des solutions gagnant-gagnant, surtout pour le public", affirme le président du Conseil d'Etat Pascal Broulis.
Jordan Davis/kkub
Les modalités de la convention du MAH
La convention entre le MAH et la Fondation Gandur pour l'Art ne serait pas un mécénat simple, mais bien un partenariat. La fondation déposerait ses oeuvres au musée pendant 99 ans. Elle pourrait y organiser ses propres expositions et disposerait d'un espace pour ses oeuvres d'art moderne.
Elle contribuerait également avec d'autres objets qui seraient mélangés avec la collection du MAH. Et tout cela à chaque fois avec un droit de regard de la part de la fondation.