Face à la pénurie de logements, les Genevois ont suivi la droite dans l'assouplissement de la loi sur les démolitions, transformations et rénovations de maisons d'habitation (LDTR). Le taux de participation s'est élevé à 45,36%.
Objectif: mettre rapidement des logements sur le marché, tout en permettant aux bailleurs de rentabiliser les coûts d'aménagement de locaux commerciaux qui ne sont de toute façon pas loués.
Alors que Genève compte 5 à 6% de bureaux vacants, contre moins de 0,4% d'appartements vides, l'ASLOCA et la gauche avançaient que la LDTR permet déjà cette transformation temporaire, mais avec un contrôle des loyers durant trois à cinq ans. Or la modification déposée par le député MCG Ronald Zacharias, par ailleurs promoteur immobilier, supprime le plafonnement des loyers.
"Une démarche bienvenue"
"Par ce vote, la population exprime à nouveau la nécessité que le nombre de logements augmente à Genève. (...) Cette solution représente pour le Conseil d’Etat une démarche bienvenue étant donné la pénurie actuelle", a déclaré le gouvernement cantonal dans un communiqué.
"Le Conseil d’Etat maintient résolument la construction de logements en tête de ses priorités, tout en privilégiant pour y parvenir la voie de la concertation avec les différents acteurs publics et privés concernés", a-t-il ajouté.
"Une grande tromperie"
"C’est une défaite inédite. (...) Elle s’explique notamment par le fait que la pénurie de logements persiste à Genève et qu’on a fait miroiter la transformation des dizaines de milliers de m2 de locaux vides en appartements, ce qui a suscité un certain espoir de la part des locataires", a réagi Carlo Sommaruga, secrétaire général de l’Asloca romandie et conseiller national socialiste.
La section genevoise de son parti a elle dénoncé "la malhonnêteté des milieux immobiliers qui (...) ont mené une campagne qui ne s'est jamais placée sur le terrain de l'argumentation, mais sur celui du mensonge".
ats/gchi
De grandes surfaces vacantes
Il y aurait 200'000 mètres carrés de surfaces commerciales vacantes dans le canton.
Selon la Chambre genevoise immobilière, au moins 1500 nouveaux logements pourraient être créés en six à neuf mois, avec des loyers adaptés à la demande.