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Chaos administratif dans le logement des requérants à Genève

Un des dortoirs de l'abri PC de Perrerets, à Gland (VD), qui est utilisé pour accueillir des requérants à l'aide d'urgence. [DOMINIC FAVRE]
Des dysfonctionnements dans l'accueil de migrants à Genève / Le Journal du matin / 3 min. / le 30 juillet 2015
Alors que la Suisse cherche des places pour accueillir davantage de demandeurs d'asile, des dizaines de lits froids sont dénombrés dans les abris PC de Genève, a appris la RTS. En cause: des problèmes logistiques.

Les dysfonctionnements s'insèrent dans la lutte menée depuis le mois de juin par des demandeurs d'asile, aidés par le collectif Stop Bunkers, contre leur placement dans les abris de protection civile du canton. Après avoir occupé la salle du Grütli durant plusieurs semaines, les protestataires ont déménagé début juillet dans la salle du Faubourg, mise à leur disposition par la Ville de Genève jusqu'au 15 août.

>> Lire : Les requérants déboutés acceptent de quitter le Théâtre du Grütli à Genève

Pour des questions administratives, certains requérants n'ont toutefois pas communiqué aux autorités leur changement d'adresse, empêchant l'Hospice général de réaffecter leurs lits dans les abris PC. Cette absence d'annonce s'explique notamment par les exigences auxquelles les demandeurs d'asile sont soumis, incompatible avec le temps nécessaire à enregistrer un changement d'adresse.

"Abus du système"

Par ailleurs, une grande partie des requérants se rend quotidiennement dans les abris PC afin d'utiliser les sanitaires, les douches de salle du Faubourg étant avant tout des installations de dépannage. Selon nos informations, durant la période de canicule, certains demandeurs d'asile ont même dormi dans les abris, la température y étant plus fraîche.

Christophe Girod, directeur général de l'Hospice général, parle d'une "situation effectivement un peu confuse" et dénonce un "abus du système". Il regrette par ailleurs que le manque de collaboration de Stop Bunkers: "Tant le Conseil d'Etat que nous-même avons demandé des listes nominales, au minimum tous les trois jours, des personnes dormant à la salle du Faubourg. Nous ne les avons malheureusement jamais eues."

De son côté, le porte-parole du collectif avoue ne pas toujours savoir où dorment les requérants. "Je ne suis pas en train de vérifier si les gens ne pénètrent pas dans les abris PC auxquels, par ailleurs, ils ont le droit d'accéder", affirme Pablo Cruchon, qui estime en outre qu'il n'a jamais été question de donner des listes nominales de manière régulière.

Alexandra Lawi/dk

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