La détentrice du sarcophage est une société de services active dans le commerce d'oeuvre d'art, a fait savoir mercredi le Ministère public genevois dans un communiqué. Cette société argue de sa bonne foi et conteste que le sarcophage doive être restitué. Elle dispose d'un délai de dix jours pour recourir.
Le sarcophage avait été saisi en décembre 2010 par l'Administration fédérale des douanes à la suite d'un contrôle d'inventaire.
Plainte de la Turquie
Ankara a réclamé la restitution du sarcophage en juillet 2011. Après une enquête sur place et des expertises effectuées par l'Université de Genève et le Musée d'art et d'histoire, la justice genevoise a décidé de restituer la pièce.
Le Ministère public genevois s'est appuyé sur la Loi fédérale sur le transfert des biens culturels, qui concrétise les engagements internationaux de la Suisse, et dont le but est d'interdire et d'empêcher l'importation, l'exportation et le transfert des biens culturels acquis de façon illicite.
ats/ebz
Procédure pénale classée
Le Ministère public a par ailleurs classé la procédure pénale qu'il avait ouverte concernant cette affaire, car le principal protagoniste est décédé voilà de nombreuses années. La Turquie s'était constituée partie plaignante dans la procédure ouverte en Suisse.
Personne dans ce dossier n'a été condamné, a fait remarquer le Parquet genevois.
Une valeur culturelle "inestimable"
Le sarcophage romain est orné de bas-reliefs représentent les douze travaux d'Hercule. Il provient des ateliers de la cité antique de Dokimeion, dans l'actuelle région d'Antalya, en Turquie, et avait probablement été sculpté à la fin du 2e siècle. Sa valeur culturelle est "inestimable".
La cité antique faisait partie au 2e siècle de l'Empire romain. A ce jour, 39 sarcophages antiques provenant de cette ville sont connus dans le monde.