"C'est un enfant doux, très aimable, calme et toujours à l'écoute". La maman, qui souhaite garder l'anonymat, n'aurait jamais pu imaginer que son fils puisse partir rejoindre les djihadistes de l'EI: "Il disait que (les extrémistes) n'étaient pas des musulmans, rapporte-t-elle. Il était contre la violence (...) Il ne voulait même pas faire l'armée parce qu'il était contre les armes".
Un peu avant son départ, le jeune Suisse a perdu son apprentissage: "Il était en échec en mathématique alors il a été licencié car il n'a pas réussi à remonter ses notes. Quelques mois après, il était parti".
"Sa voix était cassée, morte"
Depuis son départ, le jeune homme a appelé sa famille à une seule reprise: "Il a dit qu'il allait bien et qu'il reviendrait mais qu'il ne savait pas quand". Sa maman dit avoir été marquée par le manque d'expression dans sa voix: "Elle était cassée, morte. (Contrairement à son habitude) il n'a jamais dit 'bisou' ou 'je t'aime"".
Un Suisse dans le djihad: Le téléphone
Les visites à la mosquée
La femme explique avoir appelé la Grande Mosquée de Genève pour leur demander de l'aide et ramener son fils: "Ils m'ont dit que ce n'était pas leur problème".
Catholique convaincue, elle a accepté de lire des livres de l'islam que lui a donnés son fils: "Je les ai trouvés plus beaux que les textes catholiques". Son fils a suivi le catéchisme jusqu'à la première communion: "Après la première communion, j'ai arrêté (de les amener à l'Eglise). C'était la période où l'on parlait des prêtres pédophiles et j'avais peur".
L'espoir de retrouver son fils
Comment supporte-t-elle la situation? "En pensant que je vais le revoir et en sachant que j'ai des enfants qui ont besoin de moi. J'espère que les autorités fassent quelque chose pour empêcher les jeunes musulmans de partir, qu'elles prennent leur passeport pour leur éviter de quitter le pays." Elle ajoute: "Si j'avais de l'argent, je partirais le chercher... J'espère le retrouver vivant, même mort, mais je veux le retrouver".
Un Suisse dans le djihad: l'espoir entretenu
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Anne-Frédérique Widmann/hend