Le compte, qui a le logo de la police cantonale de Genève comme image de profil, se moque des policiers genevois à travers des photos et des vidéos.
Dans un post récent, par exemple, une image représente deux policiers en uniforme en train de contrôler un homme d'origine africaine. "P*, tu me fais perdre de l'argent", est-il écrit en rouge à côté de l'un des agents.
La police cherche une solution
"Ce site constitue une préoccupation", a réagi le porte-parole de la police genevoise Silvain Guillaume-Gentil. "Mais résoudre le problème n'est pas si simple", a-t-il assuré.
Depuis fin août, la police genevoise a contacté déjà à deux reprises Facebook, mais elle n'a pas encore obtenu de retour, a encore précisé Jean-Philippe Brandt, officier de communication.
Le logo n'est pas protégé. Et les photos issues des sites internet de la police et de l'orchestre de la police sont libres de droits.
Caroline Briner
Que risquent les auteurs des publications?
La plupart des publications sont à caractère attentatoire à la personnalité, l'utilisateur du compte pourrait donc faire l'objet d'une action en justice, selon François Charlet, juriste spécialisé en droits des nouvelles technologies. Tant les policiers individuellement que la police en tant qu'organisation peuvent porter plainte, a-t-il ajouté.
Sur certaines photos détournées, "les agents sont reconnaissables", a précisé le spécialiste. "Cela peut donc tomber dans du pénal, à travers la diffamation ou l'injure, ou en tout cas dans du civil par le biais de l'atteinte à la personnalité. C'est à l'appréciation du juge", a-t-il ajouté en soulignant qu'il s'agit "d'humour de bas étage". Dans tous les cas, les éventuels prévenus ne risquent qu'une peine pécuniaire.
Pour le juriste, la police devrait d'abord demander à Facebook de faire bloquer le profil, au nom des raisons citées plus haut. La fermeture d'un compte prend quelques jours, d'après lui.
Trois comptes de police genevoise
Il existe actuellement trois comptes en lien avec la police genevoise sur Facebook, mais aucun n'est officiel. En plus de celui présenté plus haut, il existe une page alimenté par un policier retraité et une autre par des fans.
Une page officielle est par ailleurs en cours d'élaboration. Il ne manque que le feu vert de l'Etat pour sa mise en ligne.