Le magistrat chargé de la sécurité, Pierre Maudet, poursuit ainsi dans la voie fixée il y a quelques mois, malgré le signal négatif d’une majorité du Parlement.
Dès le 1er novembre, la société de sécurité privée Securitas remplacera les agents de l’Etat pour toutes les missions d’accompagnement des prisonniers.
Combien de personnes seront engagées? Suffisamment pour remplacer la vingtaine d’agents publics qui, selon nos sources, vont être réaffectés à la surveillance des ambassades. Douze partiront déjà dès le 2 novembre.
Le matériel aussi
Une vingtaine de personnes sont nécessaires également, d’après un spécialiste, pour assurer le fonctionnement 24h sur 24 des trois fourgons de convoyage sécurisés et spécialement équipés.
Le matériel roulant de l'Etat pour le convoyage a aussi été cédé, ou vendu, à Securitas. Philippe Bertschy, directeur de l’Office cantonal de la détention se serait chargé de la transaction, bien que le Détachement de Convoyages et de Surveillance (DCS) ne dépende pas pour l’instant de ses services.
De son côté, le département rappelle via sa porte-parole Emmanuelle Lo Verso qu'il poursuit dans une voie fixée, il y a déjà quelques mois, de clarification des attributions entre les agents publics et les Securitas, "les répartitions des agents de sécurités publics (ASP) se faisant en fonction des besoins et des circonstances". Le département ajoute que si le nombre de détenus diminue dans les établissements pénitentiaires du canton, cela a une influence sur les prestations assurées par les ASP ou les Securitas.
Laetitia Guinand/lan
Une décision qui devrait faire des remous
Cette décision de Pierre Maudet devrait créer des remous parmi la députation. Le chef du Département de la sécurité va en effet à l'encontre d'une majorité des députés qui essaient pour l'instant de lui barrer la route, notamment via le projet de loi du socialiste Christian Dandrès. Actuellement étudié en commission, le texte, soutenu par tous les partis excepté le PLR et le PDC, exige en effet le maintien à l’Etat des tâches de surveillance et de convoyage des détenus.
>>L'interview du député MCG Jean Sanchez dans le 12h30:
Les arguments des députés soutenant le projet de loi portent notamment sur le danger potentiel que l'externalisation fait courir à la société, ainsi que sur les risques de dumping salarial. Les agents privés ne sont en principe pas armés pour ces tâches de transports, sans formation équivalente à celle des agents publics. Ils ne sont pas non plus assermentés, et leur rémunération reste bien en dessous des standards pratiqués pour les agents publics.