Dans un contexte financier très tendu et sur fond de grève de la fonction publique, les discussions sur le projet de budget 2016 de l'Etat de Genève sont donc suspendues et les trois acteurs du drame budgétaire se renvoient la responsabilité de l'échec.
Budget soumis tel quel aux députés
Les chances qu'un budget soit accepté par le parlement dans un mois semblent en conséquence bien compromises car le travail de débroussaillage qui devait s'effectuer en commission des finances est interrompu par son refus d'entrer en matière. Le budget proposé par le Conseil d'Etat se retrouvera donc soumis tel quel dans un mois devant le Grand Conseil.
Chacun en appelle maintenant à trouver des compromis. Le député PLR Cyril Aellen se dit ouvert au dialogue, tout en rappelant la ligne rouge que son camp n'est pas prêt à franchir. "Je crois qu'il faut avoir le courage de dire que, si on accepte de discuter, il faut accepter de discuter de tout", dit-il. "Mais si aujourd'hui la question m'est posée de savoir si on souhaite des augmentations d'impôts, la position du PLR c'est non."
Entrer en discussion, c'est aussi la volonté du député socialiste Roger Deneys. Mais à une condition préalable: ce qui est important, relève-t-il, "c'est que le Conseil d'Etat négocie d'abord avec la fonction publique pour avoir un accord sur les mesures qui sont acceptables ou non pour la fonction publique et le Conseil d'Etat pour les années suivantes".
Revendications multiples et contradictoires
Les Verts ne veulent pas d'économies dans la protection de l'environnement ou les transports publics. Le MCG, de son côté, ne veut pas qu'on touche aux mécanismes salariaux des fonctionnaires tout en exigeant que l'on renonce à certains postes dans les états-majors des départements.
On se retrouve donc face à un grand melting-pot de revendications contradictoires - plus encore peut-être que ces dernières années, en raison d'un parlement très éclaté. L'Etat risque donc bien de démarrer l'année 2016 sous le régime dit des 12èmes provisionnels, à savoir un budget calqué sur l'année précédente. Mais c'est un système que l'ensemble des partis trouve insatisfaisant.
Mathieu Cupelin/oang