Le préjudice subi par les HUG pourrait s'élever à 20 millions de francs. Dans son rapport, la Cour des comptes relève que pendant longtemps, les HUG ont confié le recouvrement des débiteurs à des tiers extérieurs. Cette activité ne faisait toutefois pas l'objet d'un contrôle sérieux. Personne ne savait qui faisait quoi et il était impossible de mesurer la qualité du travail fourni.
Il n'y a pas non plus eu d'appel d'offres public quand, en 2007, les mandats ont été donnés, a constaté Stanislas Zuin, magistrat titulaire de la Cour des comptes. Des anomalies ont aussi été relevées dans le calcul des rémunérations des mandataires. Une comptabilité complexe avait en outre été mise en place.
Ces éléments bizarres qui se sont accumulés au cours des investigations ont alerté la Cour des comptes sur une possible fraude. L'institution a donc dénoncé en juin les faits au procureur général du canton de Genève. Les HUG ont également déposé dans la foulée une plainte pénale auprès de la justice genevoise.
Chef comptable dans le viseur
Le directeur général des HUG Bertrand Levrat, présent à la conférence de presse, a promis d'être impitoyable avec les personnes impliquées dans les malversations présumées. "Nous avons suspendu le chef comptable des HUG", a-t-il rappelé. Des procédures ont aussi été engagées pour récupérer l'argent qui aurait été détourné.
Depuis la saisie de la justice, les HUG ont pris des mesures. Les contrats de mandataires pour le recouvrement des factures en Suisse ont été repris par l'établissement hospitalier. La direction de l'Hôpital a par ailleurs accepté 27 des 28 recommandations émises par la Cour des comptes pour normaliser la situation.
ats/lan
Comptabilité truquée
Bertrand Levrat n'a pas voulu chiffrer le préjudice que pourraient avoir subi les HUG. La justice a saisi des biens appartenant aux personnes soupçonnées d'avoir trempé dans la fraude pour près de 20 millions de francs, a-t-il simplement déclaré. Les tribunaux sont désormais seuls compétents pour fixer le montant du dommage.
Selon le directeur général des HUG, deux personnes sont impliquées dans cette affaire de surfacturation des activités de recouvrement. Elles auraient fraudé le système et mis en place une comptabilité différente qui empêchait la hiérarchie et les réviseurs de voir ce qui se passait réellement.