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Trente-cinq badges retirés à des employés de l'aéroport de Genève

L'entrée de Genève-Aéroport (image d'illustration).
Une trentaine de badges retirés à des employés de l'aéroport de Genève / Forum / 6 min. / le 8 janvier 2016
Trente-cinq badges donnant accès au tarmac de l'aéroport de Genève-Cointrin ont été retirés à des employés du site, a appris vendredi la RTS de source syndicale, confirmant une information du Temps.

La désactivation des badges d'accès a eu lieu dans la nuit du 22 au 23 décembre sur ordre du Département de la sécurité. Les employés concernés n'avaient pas été avertis et se sont retrouvés face à une porte close au moment de badger. L'aéroport ne leur a appris la décision les concernant qu'un peu plus tard.

D'après les informations de la RTS, cinq des personnes concernées sont des employés de Swissport et une autre de DNata, un autre prestataire d'assistance au sol. La plupart des autres seraient employés par des agences d'intérim, dont "plus d’une douzaine" chez Adecco.

Beaucoup des employés concernés sont des frontaliers, mais il y a aussi quelques Suisses. Certains travailleraient sur le site de l'aéroport depuis plusieurs années.

>> Un employé raconte et affiche son incompréhension :

Un employé qui s'est fait retirer son badge à Cointrin témoigne
Un employé qui s'est fait retirer son badge à Cointrin témoigne / L'actu en vidéo / 1 min. / le 8 janvier 2016

On ignore sur quels critères les badges ont été retirés

Les raisons de cette mesure n'ont pas été communiquées, pas même à l'aéroport ou aux employeurs concernés. Selon le Département de la sécurité, elles relèvent de "critères non publics pour des raisons de sécurité édictés par les autorités compétentes".

Pour rappel, Pierre Maudet annonçait déjà, le 3 décembre dernier en conférence de presse, un tour de vis concernant les lieux sensibles et notamment à l'aéroport après les attentats en France.

>> Lire : Le canton de Genève revoit de fond en comble la sécurité à l'aéroport

Deux jours plus tard, la presse révélait qu'un ancien bagagiste faisait l'objet d'un signalement pour extrémisme religieux en France, ce qui avait encore renforcé la pression.

Le retrait des badges d'accès implique de facto le licenciement des personnes concernées, puisque leur contrat de travail en dépend. Swissport a ainsi confirmé à la RTS avoir remercié ses cinq employés.

RTSinfo

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Le terrain est délicat du point de vue politique

Certains élus de droite ont salué vendredi la décision, à l'exemple du député UDC Patrick Lussi qui juge cette "mesure préventive nécessaire dans le contexte actuel".

A gauche, on se montre plus circonspect. "Vigilance oui, mais il faut respecter la présomption d'innocence, et seuls des critères objectifs doivent pouvoir motiver un retrait d'autorisation", estime pour sa part la Verte Emilie Flamand.

Incompréhension chez plusieurs des employés concernés

La réaction de ces personnes "est un mélange de stupéfaction et de grosse déception", a indiqué l'avocat Pierre Bayenet, défenseur de plusieurs des employés concernés, vendredi soir au micro de La Première. Selon l'homme de loi, ses clients affirment n'avoir aucune idée des raisons de leur éviction.

Il est exclu que ces personnes aient un casier judiciaire "puisqu'il faut un casier judiciaire vierge, tant français que suisse, pour recevoir la carte", a ajouté l'avocat. "Les renseignements généraux français leur ont dit qu'ils n'avaient pas de fiches S" à leur propos.

"Ils ne voient pas a priori quelle pourrait être la source d'information", a affirmé Pierre Bayenet, précisant que les clients qu'il défend "sont tous musulmans" mais assurent tous ne pas être en lien avec une organisation intégriste.