Déposée lundi avec plus de 8500 signatures, l'initiative populaire "Pour la dénonciation de l'accord sur la compensation financière relative à l'impôt à la source" devait obtenir 7403 paraphes.
"C'est la première initiative cantonale que le MCG réussit à déposer seul, c'est une démonstration de notre force politique", a indiqué son président Roger Golay.
Rétrocession d'impôt
Le texte de l'initiative demande au gouvernement genevois de saisir le Conseil fédéral afin qu'il dénonce l'accord franco-suisse de 1973. Selon cet accord, Genève verse à la France 3,5% de la masse salariale totale brute des travailleurs frontaliers.
Selon le MCG, une partie importante de cette compensation est conservée par Paris. La création de la région Auvergne-Rhône-Alpes n'améliore pas la situation. "Auparavant, nos voisins étaient l'Ain et la Haute-Savoie. Nous ne voulons plus que Genève paie 280 à 300 millions de francs sans disposer de projets bien établis avec des plans financiers", explique Roger Golay.
ats/mre
Contre-projet possible
Fort d'une marge de manoeuvre d'un millier de signatures pour que l'initiative soit valide, le président du MCG n'a pas d'inquiétude juridique. "En réponse à un postulat déposé par l'ex-conseiller national Mauro Poggia, le Conseil fédéral a indiqué qu'une rupture de l'accord est du ressort des cantons", fait-il savoir.
Roger Golay se dit ouvert à un éventuel contreprojet du Grand Conseil. Dans un contexte budgétaire difficile, l'essentiel est que Genève ait aussi les moyens de payer pour les prestations dues à ses habitants, estime-t-il.
Première initiative
Pour mémoire, le MCG avait réussi à faire aboutir son référendum contre le financement par le canton de Genève de parkings-relais en France voisine. Le souverain lui avait donné raison en refusant les crédits. Mais le parti avait jusqu'à présent échoué sur ses initiatives.