La composition de ce comité référendaire - intitulé "Non au saccage de notre patrimoine public" - est inédite: elle rassemble au niveau politique Ensemble à Gauche, l'UDC et les Verts. Elle est aussi constituée d'associations de protection du patrimoine, comme Action Patrimoine vivant.
Coût trop important
S'il est d'accord sur la nécessité de rénover le bâtiment, le comité dénonce en revanche un mauvais projet. Son argument central est la protection de ce fameux patrimoine que représente le MAH. Selon ses membres, le projet d'agrandissement et de rénovation de l'architecte Jean Nouvel ne respecte pas l'essence même du bâtiment.
Ils dénoncent également son coût trop important, 140 millions de francs, ainsi que le mode de financement basé sur un partenariat public-privé. Un partenariat jugé beaucoup trop à l'avantage de la Fondation Gandur et qui amorcerait la privatisation de l'instiution.
Les tenants du oui avancent serrés
Du côté des partisans, les alliances sont également originales. PLR, PDC, MCG et PS sont alliés au Cercle de soutien MAH+. Tous ont l'intention de rafraîchir le musée, dont la rénovation ne peut plus attendre le temps d'une nouvelle procédure de concertation.
Ils mettent aussi en avant le rayonnement positif, au niveau touristique, du musée pour l'économie genevoise, tout en saluant le bon fonctionnement du partenariat privé-public sur ce projet en particulier, puisque les donateurs se sont engagés financièrement à contribuer à hauteur de plus de 65 millions de francs.
Nouvelle convention entre la Ville et la Fondation Gandur
Une nouvelle convention avec le principal partenaire privé, annoncée mardi. est par ailleurs arrivée en pleine campagne. Son principe reste le même au niveau du financement, mais elle apporte des éclaircissements sur quelques points plus techniques.
Selon les opposants, il s'agit d'une grave erreur juridique de présenter cette nouvelle convention à seulement quelques semaines du vote sans vouloir en dire plus.
Mais pour le magistrat chargé de la Culture en Ville de Genève Sami Kanaan, ce nouveau texte ne parviendra pas à faire changer d'avis les opposants, mais il servira peut-être à convaincre les indécis.
Tania Sazpinar/jzim