"Tout licenciement doit être motivé", a rappelé Jamshid Pouranpir, secrétaire syndical. Or les hommes qui ont perdu leur carte d'identité aéroportuaire et donc leur travail sont, pour la plupart, originaires de pays musulmans, trentenaires, résidents français et bagagistes intérimaires. "On laisse planer un soupçon de radicalisation islamique", a-t-il dénoncé.
"Renseignements défavorables"
Dans une lettre datée du 15 janvier, en réponse à l'un des travailleurs mais vraisemblablement circulaire, Genève Aéroport (GA) explique que le retrait de son badge constitue une mesure préventive, a indiqué Pierre Bayenet, avocat d'une dizaine d'entre eux. Sur la base d'indications des services de police français, sollicités par Genève, les critères d'octroi ne seraient pas remplis.
Il est fait état de "renseignements défavorables" non précisés. Les travailleurs qui ont recherché en France des informations les concernant disent avoir reçu des réponses rassurantes ou devoir encore patienter.
ats/pym
D'autres employés concernés
Selon Jamshid Pouranpir, secrétaire syndical, Genève Aéroport est le seul aéroport de Suisse à avoir pris des mesures aussi drastiques. "Il était peut-être trop laxiste auparavant", se demande-t-il.
Or ce n'est que le début, a appris lundi le syndicaliste lors d'une séance avec le Département de la sécurité. D'autres travailleurs parmi les quelque 5000 détenteurs d'un badge risquent de perdre leur emploi.
Deux Français radicalisés
Après la découverte que deux Français radicalisés avaient été employés comme bagagistes à Genève Aéroport, le conseiller d'Etat Pierre Maudet, en charge de la Sécurité, avait annoncé au début du mois de décembre le renforcement du contrôle des badges d'accès.
En principe, un casier judiciaire vierge et une déclaration de non-poursuites sont exigés pour la carte d'identité aéroportuaire.