Le Ministère public de la Confédération (MPC) a confirmé mercredi à la RTS avoir arrêté un citoyen brésilien, ancien employé du géant Odebrecht (voir encadré).
Fernando M. a été arrêté le 17 février, peu après son arrivée dans le pays pour "dissoudre un compte en Suisse et emporter les actifs existants à l'étranger", a affirmé Nathalie Guth, du MPC, confirmant des informations de la presse brésilienne.
C'est la police genevoise qui a procédé à l'arrestation, alors que Fernando M. tentait de vider un coffre dans une banque de la place. Le MPC, qui avait ouvert en 2015 une enquête à l'encontre de la société brésilienne Odebrecht, n'a pas souhaité mentionner le nom de l'établissement.
"Risques de fuite"
Les comptes suisses ayant servi à payer des pots-de-vin aux administrateurs de Petrobras étaient liés à des sociétés de domicile, au statut fiscal spécial.
La détention de Fernando M. a été ordonnée pour 3 mois, "pour le moment, en raison des risques de collusion et du risque de fuite", a précisé le MPC.
Feriel Mestiri
Pots-de-vins via des comptes suisses
Le géant de la construction Odebrecht, qui s’est notamment vu confier les grands chantiers des Jeux olympiques de Rio 2016, s'est retrouvé au coeur du scandale financier Petrobras lorsque son président, Marcelo Odebrecht, et plusieurs autres directeurs du groupe, ont été arrêtés le 19 juin.
Il est accusé d'avoir corrompu des hommes politiques ainsi que des dirigeants du pétrolier étatique Petrobras, dans le but d'obtenir des contrats.
Le procureur général de la Confédération, qui avait indiqué en juillet avoir ouvert plusieurs enquêtes dans cette affaire, "soupçonne des sociétés appartenant au groupe Odebrecht d'avoir versé des pots-de-vin via des comptes suisses à d'anciens dirigeants de Petrobras". "La place financière suisse a été sérieusement affectée par le scandale", avait-il déclaré.
Une "preuve" de la manoeuvre de Marcelo Odebrecht
Selon les médias brésiliens, Fernando M. avait quitté le brésil peu après les perquisitions et saisies à Odebrecht, le 19 juin 2015. Pour les investigateurs brésiliens, le fait que les frais liés à son départ aient été payés par Odebrecht constitue une preuve que la manoeuvre soutenue par Marcelo Odebrecht servait à entraver l'enquête au Brésil.