La nationalité suisse n’a jamais été aussi attractive. En 2015, 40'588 étrangers ont obtenu le passeport suisse, soit une hausse de 20% par rapport à 2014, alors que la tendance était à la baisse depuis 2006.
>> Lire : Explosion des naturalisations en 2015, après des années de baisse
Ce regain d'intérêt pour le passeport à croix blanche se constate dans les cantons de Genève, Vaud et Fribourg.
Dans les cantons de Vaud et Genève, l’augmentation s'est même accélérée durant les deux premiers mois de l'année 2016, par rapport à la même période l'année précédente.
La votation récente sur le renvoi des criminels étrangers a été présentée comme une des explications de cette hausse, mais elle n'est pas la seule.
Le durcissement des conditions de naturalisation voulu par les chambres fédérales est aussi en cause.
Le cas des fonctionnaires internationaux à Genève
Dès le 1er janvier 2017, seuls les permis C pourront prétendre au passeport suisse. Les détenteurs de permis B, L, F et internationaux ne pourront plus se porter candidats, or ils sont fortement représentés dans le canton de Genève.
Les fonctionnaires internationaux titulaires d'une carte de légitimation peuvent actuellement se naturaliser au terme d’un séjour de 12 ans en Suisse, explique Bernard Gut, directeur de l’Office cantonal de la population et des migrations (OCPM).
Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi ils devront préalablement passer par un permis C, ce qui sera extrêmement compliqué. Cela fait partie de notre devoir d’information, on les enjoint à se naturaliser avant le 1er janvier 2017.
Compenser le départ des Suisses
Les autres catégories d'étrangers sont aussi incitées à franchir le pas en 2016. A Genève, la population atteindra sous peu le demi-million, mais les Suisses eux ont plutôt tendance à quitter le canton.
D’où la volonté de promouvoir la nationalité chez les résidents étrangers bien installés, et ainsi compenser le départ des confédérés.
Pour le chef du Département cantonal de la sécurité et de l’économie (DSE), "la naturalisation est un facteur d’intégration, même peut-être le couronnement de l’intégration. La reconnaissance de la personne qui a un certain nombre d’années de résidence de faire corps avec le pays," souligne Pierre Maudet.
Cecilia Mendoza et Joël Boissard/ptur