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Réfugiés privés d'aide sociale en cas d'immatriculation à l'Uni de Genève

Il s'agit d'une phase de test avec une quinzaine de réfugiés, qui conservent un statut d'auditeur. [Keystone - Martial Trezzini]
Réfugiés privés d'aide sociale en cas d'immatriculation à l'Uni de Genève / Forum / 2 min. / le 3 mars 2016
Les réfugiés auditeurs à l'Université de Genève, qui pourraient à terme s'immatriculer, risquent de perdre l'aide sociale octroyée par l'Hospice général, a appris la RTS.

Quel que soit leur permis, les réfugiés peuvent aujourd'hui accéder à l'université en tant qu'auditeur, tout en bénéficiant de l'aide sociale. Mais pour certains, au bénéfice d'un permis N de requérant d'asile, en cas d'immatriculation, ils pourraient certes acquérir un statut d'étudiant, mais perdre l'aide que leur accorde l'Hospice général, attribuée au statut de requérant d'asile.

En appliquant la loi stricto sensu, l'Hospice général coupe l'aide à certains d'entre eux et diffère quelque peu avec les projets actuels du Secrétariat d'Etat aux migrations. La Confédération mise sur l'intégration des réfugiés, le Conseil fédéral a d'ailleurs lancé un programme pilote d'apprentissage destiné aux réfugiés, dans l'objectif d'exploiter le potentiel de cette main-d'oeuvre et d'atténuer la dépendance de celle-ci vis-à-vis de l'aide sociale.

Rares dérogations

Or, si l'Hospice général supprime l'aide octroyée à certains réfugiés futurs étudiants, précisément dans le but de se former, l'objectif d'intégration n'est évidemment pas le même. L'Hospice général s'engage toutefois pour promouvoir l'intégration des étrangers notamment avec des modules pour les réfugiés, notamment des cours de langues, mais qui se limitent au niveau "débutant 2" (A2), loin des standards élevés des professions hautement qualifiées.

Il est possible d'obtenir une dérogation pour conserver l'aide sociale en cas d'études. Mais d'après l'association Vivre Ensemble, active dans la défense du droit d'asile, contactée par la RTS, ces procédures sont une fois encore  longues et rarement abouties.

Auditeurs aujourd'hui, étudiants demain?

Le programme "réfugiés-auditeurs" - fruit d'un partenariat inédit entre le rectorat, l'Association des étudiants genevois "CUAE) et le Bureau d'intégration des étrangers du canton -  propose aux réfugiés un contact avec un interlocuteur dans l'administration, mais surtout des cours de langues adaptés à leur niveau et un service de mentorat avec des étudiants locaux.

Il s'agit d'une phase de test pour ce semestre avec une quinzaine de réfugiés, qui conservent un statut d'auditeur. Mais à long terme, l'Université de Genève souhaite pouvoir les immatriculer et leur permettre de bénéficier d'un véritable statut d'étudiant. Une initiative similaire a également été lancée à l'Université de Bâle, alors que des discussions sont en cours à Berne et Zurich.

Cédric Guigon/lgr

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