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Pierre Maudet se justifie après l'expulsion d'un réfugié érythréen

Un migrant range ses affaires dans un centre d'hébergement. [Laurent Gillieron]
Un migrant range ses affaires dans un centre d'hébergement. - [Laurent Gillieron]
L'expulsion vers l'Italie d'un réfugié érythréen, vivant avec sa femme et ses deux filles dans un foyer à Anières (GE), a fait des vagues à Genève. Le conseiller d'Etat Pierre Maudet estime avoir tout fait dans les règles.

Dans un arrêt du 4 janvier, le Tribunal administratif fédéral (TAF) a confirmé le renvoi du père de famille qui avait déjà obtenu l'asile en Italie en 2009, mais qui avait rejoint sa famille en 2014 en Suisse, où elle a obtenu le statut de réfugiée.

La décision du TAF était "définitive et exécutoire", explique le magistrat libéral-radical mercredi dans un entretien à la Tribune de Genève et 24 Heures. S'il ne "commente pas de cas particuliers", le conseiller d'Etat entend rectifier "la présentation partiale et partielle des faits".

A 4h du matin

Le départ "s'est passé sans heurt". "La dimension de contrainte est assumée afin d'assurer que la réadmission par l'Italie puisse se faire jusqu'au bout." L'heure, vendredi à 4h du matin, dépend de l'heure des réadmissions à la douane de Chiasso, soit 10h30.

Le canton peut proposer une demande de permis humanitaire, "mais la Confédération dispose". "Je me discréditerais en faisant une telle demande alors qu'un arrêt du TAF est en force", justifie le magistrat.

ats/sbad

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Enceinte d'un troisième enfant

"Dans chaque cas, afin de garder la confiance de la population, je dois trouver un équilibre entre la protection des personnes, le respect du cadre légal, l'égalité de traitement et les valeurs humaines fondamentales", a encore expliqué Pierre Maudet, conseiller d'Etat en charge de la Sécurité.

L'épouse de l'Erythréen est enceinte de leur troisième enfant. Le Centre social protestant de Genève, qui a défendu ce réfugié, juge son renvoi inhumain.

Il avait lancé une pétition contre son expulsion qui a été signée par 2500 personnes, dont des personnalités de droite comme de gauche. "Je suis conscient de l'émotion forte que cela peut provoquer et y suis moi-même sensible", relève Pierre Maudet.