Publiée dans l'International Journal of Prisoner Health, l'étude a été menée entre 2006 et 2014 dans l'établissement de détention préventive genevois, indique la Tribune de Genève mercredi.
Les chercheurs ont recensé les cas d'automutilation suffisamment graves pour nécessiter une intervention médicale.
Doublement des cas
"Les actes d'autostrangulation et de pendaison ont été multipliés par 3,6 entre 2011 et 2014, comparés à 2006-2010", explique Hans Wolff, responsable du Service de médecine et de psychiatrie pénitentiaires aux HUG.
Or le taux d'occupation de la prison est passé de 170% en 2011 à 233% en 2014. "Dès que l'on a dépassé 200%, le risque d'automutilation a plus que doublé", précise Hans Wolff dans le quotidien.
Si une analyse fine est encore nécessaire, "il est certain que plus la surpopulation est forte, moins le service médical, l'aumônerie, les agents de détention" sont efficaces, résume Hans Wolff. Au final, trois suicides ont eu lieu ces trois dernières années.
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Surpopulation moins importante
La prison de Champ-Dollon compte 367 places réservées aux hommes et 9 pour les femmes.
Le taux d’occupation est aujourd'hui redescendu à 175%, selon Hans Wolff, responsable du Service de médecine et de psychiatrie pénitentiaires aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
La situation s'est détendue grâce à l’extension de La Brenaz, qui a permis le transfert de 30 détenus en octobre 2015.
Depuis le record de 903 détenus en 2014, la moyenne sur 2015 se situe à 700 détenus et à 670 pour 2016, précise Philippe Bertschy, directeur de l'Office cantonal de la détention, dans la Tribune de Genève.