La prison de Champ-Dollon ne verse pas toutes les indemnités aux détenus

Le Conseil d'Etat genevois a admis, dans sa récente réponse au député socialiste Roger Deneys, que les places en atelier font défaut et que les personnes qui ne disposent pas de poste de travail ne perçoivent aucune rémunération.

Or, ceci est contraire au Concordat latin sur la détention pénale en matière de rémunération des détenus, a observé le député genevois. Ce texte prévoit que chaque détenu reçoive une indemnité, en l'occurrence une sorte d'allocation pour détenu au chômage de 8 francs par jour. Celle-ci doit notamment servir à sa réinsertion.

La promesse d'une nouvelle prison

Le canton compte en fait sur la future prison des Dardelles, un établissement de 450 places d'exécution de peine, pourvu d'autant de places en atelier, pour mettre fin à cette situation de chômage forcé pour certains détenus.

Mais ce projet "plus que jamais d'actualité", selon l'Office cantonal de la détention, joint par la RTS, ne suffit pas au député socialiste qui se dit prêt à repartir au combat. "Le Conseil d'Etat renvoie en touche en promettant de respecter la loi dans dix ans, c'est inadmissible dans un Etat de droit", réagit Roger Deneys dans le 12h30 sur La Première.

Son objectif: forcer le Conseil d'Etat à créer des places d'ateliers à Champ-Dollon et à remettre cette prison aux normes. La prison genevoise a déjà été épinglée par le Tribunal fédéral car ces cellules n'offraient pas l'espace minimal requis pour chacun des détenus.

Mathieu Cupelin/jgal