Vieilles de neuf mois, les conclusions du rapport sur la Fondation pour les immeubles des organisations internationales (FIPOI) avaient jusque-là été tenues secrètes.
Selon la Cour des comptes, l'ancien directeur François Reinhard, depuis peu en retraite anticipée, aurait favorisé des entreprises, notamment dans le cas de travaux pour l’OMC. Le rapport fournit quatre exemples de mandats entre 1 et 6,4 millions de francs. Ces interventions auraient toujours été orales.
Aucune enquête ouverte
La Cour relève aussi l’habitude de certains cadres à faire réaliser des travaux privés par des collaborateurs. Un technicien serait ainsi venu au domicile du directeur pour du bricolage.
Mais le dossier comprend plusieurs zones d’ombres. Ainsi, l’ancien directeur qui conteste les faits, n’a été l’objet d’aucune poursuite. Le Ministère public genevois n’a pas non plus ouvert d’enquête pour l’instant ni été saisi par la Cour.
Ce qui contraste avec la grande prudence dont la Cour des comptes a fait preuve en refusant coûte que coûte de publier durant neuf mois ses conclusions.
Laetitia Guinand/vkiss
La réaction de François Longchamp
Interrogé par la RTS pour savoir si l'Etat avait fait barrage à cette publication, François Longchamp, président du Conseil d'Etat et ancien vice-président de la FIPOI, affirme que "non, le rapport a été publié partiellement selon le choix de la Cour des comptes. Il est difficile à dire quel sera le dégât d'image pour la Genève internationale, d'autant plus qu'il est vieux de neuf mois."
Mais François Longchamp se veut rassurant: "on a pris plusieurs séries de mesure pour rétablir la confiance. Pour preuve, la commission de politique extérieure du Conseil national a accepté cette semaine les plus importants crédits jamais accordé à la FIPOI, ce qui démontre que la confiance est revenue au plus haut niveau parlementaire suisse."