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Le chef des opérations de la police genevoise répond aux accusations

Christian Cudré-Mauroux (ici en 2013). [Keystone - Martial Trezzini]
Le chef des opérations de la police genevoise répond aux accusations / Le Journal du matin / 1 min. / le 15 avril 2016
Après les saccages à Genève, l’enquête administrative à l’encontre du numéro 2 de la police a conclu à plusieurs manquements. Christian Cudré-Mauroux répond à ces accusations dans une interview à la RTS.

Le chef des opérations de la police avait été provisoirement suspendu de ses fonctions après la manifestation sauvage de décembre à Genève, qui avait entraîné de lourds saccages.

Ne pas exposer les informateurs

Une enquête administrative avait été ouverte par le conseiller d’Etat Pierre Maudet. Selon la Tribune de Genève, le rapport accuserait notamment Christian Cudré-Mauroux de ne pas avoir mobilisé suffisamment de policiers compte tenu des informations dont il disposait - une faute dont l'intensité doit être relativisée par l'alerte terroriste alors en vigueur à Genève.

Il n'aurait pas non plus transmis, après coup, des renseignements à sa hiérarchie. "Il se peut qu'on puisse avoir des renseignements consolidés. Ensuite, est-il pertinent d'exposer ceux qui sont susceptibles de les avoir transmis?", s'interroge le policier.

Christian Cudré-Mauroux s'inquiète du fait que ces renseignements figurent dans un rapport rendu public. "Aujourd'hui, vous faites rompre l'étanchéité d'un dispositif de renseignement. Vous mettez en péril les gens qui sont susceptibles de vous alimenter." Il se met aussi à la place de partenaires étrangers - par exemple d'autres polices - en se demandant ce qu'ils peuvent en penser: "Est-ce que je suis enclin à partager mes informations avec une organisation qui est susceptible de dévoiler mes propres agents?"

Pas encore de sanction communiquée

Le chef des opérations affirme par ailleurs qu'aucune décision ne lui a encore été communiquée. Mais il s'interroge: "Une des questions que l'on peut légitimement se poser, mais que tout le monde devrait se poser dès lors qu'il y a enquête administrative: elle est commanditée par un magistrat, on peut toujours se poser la question de 'qui commande paie'…"

Le cadre ne cache pas son sentiment que le rapport pourrait être orienté dans ses conclusions. "Je ne peux pas aujourd'hui, en voyant la tournure qu'a prise cette enquête, en regardant qu'on n'a même pas eu l'occasion de discuter nos observations, de voir qu'on fuite complètement ce rapport, je ne peux pas légitimement ne pas me poser la question, c'est quand même étonnant."

Pierre Maudet réfute

Interrogé dans l'émission Forum, Pierre Maudet, conseiller d'Etat chargé de la Sécurité, réfute catégoriquement le fait que le dossier ait pu être orienté. "Peut-être que les conclusions ne lui conviennent pas, mais la ligne de défense consistant à dire que le rapport est orienté est extrêmement faible."

Laetitia Guinand/oang

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