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François Longchamp admet des "difficultés" à Genève mais relativise

Le président du Conseil d'Etat a reconnu l'existence de difficultés institutionnelles, tout en assurant que "ce n'est pas franchement nouveau". [Martial Trezzini]
Le canton de Genève fait face à une crise institutionnelle / Le Journal du matin / 9 min. / le 21 avril 2016
"Il y a des difficultés spéciales à Genève, y compris sur le plan institutionnel", a admis jeudi à la RTS le président du gouvernement genevois François Longchamp, tout en appelant à "relativiser".

"Je ne sais pas si ce gouvernement est plus faible ou plus fort qu'un autre. Mais il a une particularité qui lui est propre: lorsque j'ai pris la responsabilité de la présidence, il y avait six des sept conseillers d'Etat qui avaient été élus pour la première fois", a déclaré François Longchamp sur les ondes de La Première jeudi, alors que le gouvernement genevois est accusé de ne pas avoir de ligne claire, d'être fermé au dialogue et même de court-circuiter le Parlement.

Si le président du Conseil d'Etat a reconnu l'existence de difficultés institutionnelles, il a aussi estimé que "ce n'est pas franchement nouveau" et que "cela n'a pas de conséquences concrètes très problématiques sur le fonctionnement de l'Etat".

Je crois qu'il faut différencier la vie quotidienne des Genevois de l'aquarium politique, qui probablement aurait besoin de temps en temps de changer d'eau

François Longchamp

"Il ne faut pas idéaliser"

Concernant le budget, François Longchamp a assuré que "contrairement à ce qui est dit ici ou là", Genève a un budget pour 2016. "Nous sommes d'ailleurs dans une année qui réalise des investissements record", a-t-il indiqué, en faisant état de "la plus importante ligne de chemin de fer de notre histoire" et de l'agrandissement de la Faculté de médecine.

Selon François Longchamp, "il ne faut pas idéaliser" la situation budgétaire des années précédentes. "Il y a trois ans, le dernier budget de l'ex-conseiller d'Etat David Hiler n'avait même pas passé le cap du renvoi en commission", a-t-il rappelé, tout en admettant "une situation économique un peu plus tendue qu'auparavant", en faisant allusion à la décision de la BNS de ne plus maintenir un taux plancher pour l'euro.

"La situation budgétaire est délicate"

Quant à la politique d'austérité, François Longchamps a admis que les relations étaient "compliquées avec la fonction publique". Mais selon lui, cela s'explique "parce que la situation budgétaire est délicate", d'autant que "le redressement des finances est nécessaire".

"Toutes les propositions de nouvelles recettes que nous avons vues jusqu'ici ont toutes été refusées par le peuple", a-t-il souligné, tout en se disant ouvert aux nouvelles mesures que doivent présenter les représentants de la fonction publique vendredi. François Lonchamp a encore estimé que le Conseil d'Etat avait fait "un certain nombre d'efforts, notamment à l'endroit des caisses de retraite de la fonction publique".

Une grande manifestation contre la politique d'austérité réunissant travailleurs, chômeurs, étudiants, migrants et les milieux culturels est d'ores et déjà agendée au 28 mai. "Elle aura lieu un samedi, donc il ne s'agit pas d'une grève, et elle concerne la situation sur le plan mondial", a tempéré le président du gouvernement.

bri

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