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Des permis de séjour se monnayaient plus de 10'000 francs à Genève

Un écusson genevois. [Keystone - Martial Trezzini]
Des permis de séjour se monnayaient plus de 10'000 francs à Genève / Forum / 2 min. / le 29 avril 2016
Dans le cadre du trafic supposé de permis de séjour qui a conduit à des arrestations à Genève, il est question de sommes à cinq chiffres par document monnayé selon les informations de la RTS.

Quatre personnes, dont un collaborateur de l’Office cantonal de la population et des migrations (OCPM), avaient été arrêtées jeudi lors d'une importante opération de police révélée par la RTS. Les forces de l'ordre soupçonnent un trafic de permis de séjour qui ramènerait à une "filière maghrébine".

La Tribune de Genève a annoncé vendredi sur son site qu’une perquisition aurait notamment permis de trouver 150'000 francs en liquide au domicile de l’employé de l’Etat - de simples économies, selon lui. Il réfute par ailleurs, toujours selon le quotidien, toutes les charges de corruption et de gestion déloyale. Mais les sommes engrangées depuis des années pourraient être en fait beaucoup plus importantes.

Montants à cinq chiffres

Même si rien n’est établi pour l'instant puisque l'enquête pénale reste à faire, il semble qu'obtenir des permis de séjour ou faire avancer son dossier se monnayait au minimum 10'000 francs auprès de l’employé de l’Office de la population ou de l’un de ses intermédiaires présumés.

Les quatre prévenus vont être écroués à la prison de Champ-Dollon. L’employé de l’Etat, examinateur et auditeur de dossier à l’Office de la population, est un Marocain d’origine âgé d’une cinquantaine d’années. Les trois autres sont de présumés rabatteurs.

Un intermédiaire moyen-oriental

Mais au moins une autre personne pourrait avoir fait office d’intermédiaire, selon un témoignage recueilli par la RTS. Cet homme d’origine moyen-orientale a proposé à des contacts - à Genève et au Moyen-Orient - d’obtenir des permis contre des sommes importantes. Il se vantait régulièrement auprès de cette source de pouvoir obtenir les permis qu’il souhaitait grâce à l’employé de l’Etat aujourd’hui sous les verrous. Ce dernier comptait parmi ses connaissances.

Ce présumé intermédiaire aurait bénéficié lui-même de facilités. Son permis B a été transformé en permis C en 2009, alors même qu’il n’habitait plus en Suisse. Et ce permis C, renouvelé en 2014, est toujours valable alors même que l’employé de l’Office de la population disposait apparemment de la preuve juridique de sa résidence à l’étranger.

La justice devrait encore auditionner de nombreux témoins et plusieurs pistes restent ouvertes.

>> Lire aussi : Opération de police à l'Office cantonal de la population de Genève

Laetitia Guinand/oang

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