Le plan directeur genevois - approuvé par la Confédération - empiétera sur des surfaces d'assolement, ce qui s'avère problématique, puisque plus aucun déclassement supplémentaire ne sera possible à partir de 2023. Or, les grands projets de logement actuels grignotent précisément ces fameuses surfaces d'assolement, faisant craindre que l'objectif des 50'000 logements d'ici 2030 ne soit pas atteint.
"Nous savons que jusqu'en 2023 nous devrions arriver à ne pas attaquer dans les quotas de surfaces d'assolement, relève Christophe Aumeunier, secrétaire général de la chambre immobilière. Mais par contre, dès 2023, nous n'aurions plus de possibilité de déclasser de la zone agricole, une vraie catastrophe pour la prospérité de Genève."
La situation est toutefois moins délicate que pour le canton de Vaud qui vient de se faire remettre au pas par le Tribunal fédéral.
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"Genève ne peut pas être traité comme Uri ou les Grisons"
Il s'agit d'un problème majeur, confirme le conseiller d'Etat Antonio Hodgers, chef de l'Aménagement. "S'il n'y a pas de changements au niveau fédéral, effectivement Genève ne pourra plus déclasser de la zone agricole et devra se développer soit dans sa zone industrielle, ce qu'on fait dans le cadre du PAL, soit sur sa zone villas, avec évidemment une contestation forte des milieux représentants les petits propriétaires."
Antonio Hodgers estime que le rôle de son canton, qu'il juge comme "une source de prospérité pour la nation", doit être pris en compte. "Genève ne peut pas être traité comme Uri ou les Grisons, donc c'est bien ce message-là que nous entendons faire valoir dans le cadre de la révision de ce plan sectoriel des surfaces d'assolement."
En attendant, les projets sont menés au pas de charge avec une densification maximale dans les zones à bâtir, provocant passablement de crispation, notamment dans les zones villas, mais aussi de la part des communes.
Sylvie Belzer/lgr