Le risque le plus grand pour les Ports francs provient d'objets archéologiques, a fait savoir mercredi le président du conseil d'administration de la société David Hiler. Par le passé, les entrepôts de l'entreprise ont été utilisés pour mener des trafics autour de ce type de vestiges.
Ces derniers temps, plusieurs sarcophages antiques, stockés à Genève, ont été restitués à des Etats, après des années de bataille judiciaire. Il s'agit d'épilogues de cas qui remontent au siècle dernier, a souligné David Hiler.
"Antiquités de sang"
La société veut éviter d'être utilisée comme un lieu de stockage des "antiquités de sang", provenant par exemple des régions du Moyen-Orient ravagées par les conflits armés. Les propriétaires illégitimes de ces vestiges les entreposent quelque part, le temps de leur "inventer une nouvelle histoire".
La Confédération n'étant pas encline à augmenter le nombre de douaniers, les Ports francs ont décidé de prendre les choses en main et d'opérer les contrôles avec l'aide d'une société tierce.
ats/fme
Loi Suisse moins contraignante
Depuis le 1er janvier, la Suisse a durci ses règles concernant les ports francs. Le nom et l'adresse du propriétaire d'une marchandise doivent ainsi être mentionnés dans l'inventaire mis à disposition des douanes. Ce cadre demeure toutefois moins contraignant que celui dont se sont doté d'autres pays.
A Monaco, les autorités exigent de connaître le nom de l'ayant droit économique des marchandises. Une telle mesure aurait permis d'éviter la polémique qui a éclaté suite aux "Panama Papers" autour d'un Modigliani stocké aux Ports francs de Genève.
"Nous sommes préparés à un renforcement de la réglementation internationale", a relevé David Hiler. "Si tous les ports francs sont soumis aux mêmes conditions, alors nous n'aurons pas à avoir peur pour notre avenir économique".