Le développement de Genève Aéroport est un enjeu primordial pour le canton puisqu'il a vu son nombre annuel de passager doubler en dix ans, et s'attend à accueillir 25 millions de passagers par an à l'horizon 2030.
L'organe d'audit pointe trois axes majeurs sur lesquels travailler.
Mieux cerner les projets
Premièrement, l'organisation du cadre de gouvernance: il s'agira à l'avenir de mieux répartir certains rôles et certaines tâches au sein du Conseil d'administration et améliorer la communication et le passage d’informations entre ce dernier et la Direction générale.
Deuxièmement, la stratégie de développement doit être plus précise: il faut mieux définir les objets d’infrastructure et mieux communiquer sur les enjeux importants - des projets pouvant faire objet de recours par exemple - dans le but d’éviter des retards.
Eviter dépassements de budget et retards
Troisièmement, le Conseil d'administration doit demander davantage d’informations dans la gestion des projets majeurs pour pouvoir se prononcer en ayant une vision globale des enjeux financiers politiques, environnementaux, etc.
"Aujourd'hui, le Conseil d'administration s'engage sur des projets au gré des morceaux de budgets annuels, mais sans avoir de vision d'ensemble", explique Stanislas Zuin, magistrat à la Cour des comptes en charge de l'audit.
Respecter les règles du marché public
"Après deux ou trois ans de ce régime, lorsque l'on s'aperçoit que le projet ne correspond pas aux besoins, on doit revenir en arrière, ce qui crée de surcoût ou des retards", poursuit le magistrat, citant en exemple le projet d'agrandissement Aile Est qui, d'un devis initial de 300 millions de francs, est passé à 600 millions avant d'être ramené à 480 millions.
De plus, le rapport fait état de non-respect des règles d’attribution des marchés publics. Selon l’organe d’audit des attributions ont été faites de gré-à-gré au lieu de faire l’objet d’une procédure sur invitation ou d’une procédure ouverte. Cependant, la Cour des comptes n’a pas jugé nécessaire de transmettre l’un de ces cas au Ministère public.
Avant l'arrivé d'André Schneider
Devant la presse, la présidente du Conseil d’administration Corine Moinat, qui a pris ses fonctions le 1e janvier 2015, a salué le travail de la Cour des comptes et a relevé la pertinence de la publication de ce rapport avant l’arrivée du nouveau directeur général, André Schneider, le 1er septembre prochain.
Les 18 recommandations de la Cour ont été acceptées.
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