La transmission de données personnelles sur des résidents français travaillant en Suisse est bloquée depuis juin. Selon le quotidien genevois, les autorités françaises évoquent "des raisons juridiques" empêchant le partage du fichier Traitement d’antécédents judiciaires (TAJ), qui contient des informations sur des personnes soupçonnées d'avoir participé à un crime ou à un délit.
L'affaire est remontée en haut lieu en France, où la Direction des libertés publiques et des affaires juridiques - qui dépend du ministère de l’Intérieur - doit se prononcer sur la légalité du partage d'informations.
Pas d'autorisation de travailler
Sans ces données, la police de l'aéroport peine à délivrer des autorisations d'accès, explique la Tribune de Genève. Près de 200 personnes recrutées comme employés à Cointrin n'ont ainsi pas pu recevoir d'autorisation de travailler.
Selon l'enquête journalistique, le blocage s'explique en plusieurs épisodes. Premièrement, la gestion et les répercussions du retrait de 35 cartes d’identité aéroportuaires en décembre dernier, basé sur des informations françaises, n'auraient pas été appréciés.
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Un geste "inapproprié"
Est également évoquée une "demande massive de renseignements" de la police genevoise, qui aurait inclus des noms de Suisses n'ayant jamais résidé en France et des personnalités, comme la présidente du conseil d’administration de Genève Aéroport et le ministre de la Sécurité Pierre Maudet.
Un geste "inapproprié" qui ne respecterait pas les accords de coopération transfrontalière et qui aurait contribué à geler les collaborations.
L'imbroglio est remonté jusqu'à Berne, où le Département fédéral de justice et police (DFJP) tente de débloquer le dossier. La situation a été évoquée lors d'échanges entre Simonetta Sommaruga et le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
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