Pierre Maudet revenait vendredi dans l'émission Forum sur la bisbille entre autorités suisses et francaises sur les données des employés de l'aéroport de Cointrin, bloquées depuis juin.
Pour le conseiller d'Etat en charge de la Sécurité, ce n'est en effet pas le bon moment de limiter les échanges entre les services de renseignements français et suisses.
(Un retour en arrière) serait une invitation au développement de la criminalité.
"Imaginez le retour en arrière que représenterait la logique (...) consistant à dire que des criminels pourraient profiter du retour des frontières et de la souveraineté des Etats les uns vis-à-vis des autres, et que finalement il n'y ait plus d'informations qui circulent!", s'indigne-t-il.
Pour Pierre Maudet, un tel retour en arrière "serait une invitation au développement de la criminalité, totalement inenvisageable à l'heure de Schengen."
La France sous pression et "déboussolée"
S'il dit comprendre la "pression énorme" subie actuellement par le "grand voisin" français, qui semble selon lui "un peu déboussolé", Pierre Maudet n'en appelle pas moins à corriger rapidement les "à-coups" de la collaboration.
"S’il devait se produire un attentat sur le site de l’aéroport de Genève, parce qu’une personne y travaillait ou y a été engagée récemment alors même que nos partenaires français savaient qu’elle était peu recommandable ou présentait carrément des antécédents judiciaires avérés et qu’ils ne nous l’avaient pas dit… Vous imaginez le scandale?", avertit-il.
Application "stricte" du principe de précaution
Or, sans possibilité de vérifier les antécédents judiciaires, près de 200 employés engagés sont actuellement sur le carreau et n'ont pas encore reçu l'autorisation de travailler.
"L'application stricte du principe de précaution nous commande de ne pas engager ces personnes", insiste Pierre Maudet, en pointant un double problème économique, d'une part pour les travailleurs et l'Etat français, et d'autre part pour l'aéroport privé d'une main-d'oeuvre dont il a besoin.
kkub