De nombreux changements de direction, les effectifs du personnel en hausse, et un cadre légal qui pourrait changer prochainement sont autant de points qui ont poussé la Cour des comptes à se pencher sur la gestion des carrières dans les prisons genevoises.
Le rapport - réalisé notamment à la demande du Conseil d'Etat genevois - est plutôt sévère: la population carcérale a évolué en nombre, elle s'est diversifiée tant en âge qu'en origines. Le personnel de l'Office cantonal de la détention (OCD) n'est pas assez adapté à ces évolutions et l'office est toujours "en construction", selon l'organe d'audit.
Manque de "culture d'entreprise"
L'OCD a besoin de nouvelles compétences, mais le cadre légal et réglementaire actuel l'en empêche. La promotion ne se fait que par l'ancienneté et il est impossible de recruter hors du sérail. C'est l'ensemble du processus qui doit être modernisé, soit les procédures de formation, mais aussi de sanction qui doivent être clarifiées et communiquées. Le convoyage des détenus, confié à une société privée, doit être mieux supervisé, relève le rapport.
Enfin la Cour des comptes épingle le manque de "culture d'entreprise" et de répartition des agents dans les différents centres pénitentiaires. Champ-Dollon concentre les agents expérimentés, au statut privilégié, et cela aux dépens des autres prisons du canton.
Projet de loi
Un projet de loi pour unifier les statuts du personnel pénitentiaire et favoriser la mobilité interne est devant la commission judiciaire. Il pourrait être voté par la Grand Conseil d'ici la fin de l'année.
Cédric Guigon/lgr