La section genevoise de l'UDC a déposé lundi soir un projet de loi constitutionnelle en ce sens, annonce-t-elle mardi. S'attendant à un refus du Grand Conseil, elle se prépare parallèlement à lancer une initiative populaire sur la même question.
La projet vise à inscrire dans la Constitution genevoise le droit à l'emploi comme droit fondamental, aux côtés de la liberté économique et du droit au logement, précise le communiqué de l'UDC.
Concrètement, les Genevois ne devraient pas être discriminés à l'embauche vis-à-vis de la main d'oeuvre étrangère, note l'UDC. De plus, "à compétence égale sur le marché public ou privé de l'emploi, les candidatures de citoyens ou de résidents doivent primer".
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Le MCG lance son propre projet
Parallèlement, le Mouvement citoyens genevois (MCG) a lui aussi déposé un projet de loi pour inscrire la préférence indigène dans la Constitution, a appris la RTS mardi. Preuve que le sujet est brûlant à Genève, les deux partis n'ont pas travaillé de concert.
Le texte du MCG est un peu différent de celui de l'UDC, ne visant pas les mêmes articles de la Constitution. Mais sa finalité est la même: accorder la préférence aux travailleurs locaux en matière d'emploi.
Cette préférence cantonale s'applique déjà à l'administration publique, via une directive du Conseil d'Etat édictée sous la pression du MCG. L'objectif de la modification constitutionnelle est donc d'étendre cette mesure aux entreprises privées.
Un vote tessinois qui inspire
Ces velléités de mettre en oeuvre une préférence indigène à l'embauche dans le canton de Genève font suite à l'acceptation par 58% des Tessinois, le 25 septembre dernier, de l'initiative "Les nôtres d'abord", qui a fait couler beaucoup d'encre.
Le texte tessinois vise à trouver une solution urgente pour le marché du travail selon les principes de la "préférence aux indigènes", dans l'attente des mesures prévues au niveau fédéral pour appliquer l'initiative "contre l'immigration de masse" adoptée le 9 février 2014.
Cette initiative fait des émules. Plusieurs responsables cantonaux ont déjà annoncé songer à lancer un texte allant dans le même sens. C'est le cas notamment du coprésident de l'UDC du Valais romand Jérôme Desmeules et du président de l'UDC neuchâteloise Yvan Perrin.
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dk