"Notre frère est en parfaite santé. Il n’est pas acceptable qu’Exit prenne des pouvoirs si considérables", ont déclaré Claude et Bernard, 70 et 82 ans, vendredi dans la Tribune de Genève.
Ils ont obtenu du Tribunal civil des mesures superprovisionnelles à l'encontre de l'association d'aide au suicide. Motif: un droit dont elle "se prétend titulaire est susceptible d’entraîner un préjudice difficilement réparable" et "le danger est particulièrement imminent".
Audience fixée
Ainsi, l'association a l'interdiction de prescrire une substance létale avant l'audience, fixée le 24 octobre. L'octogénaire, dont le suicide assisté était prévu mardi prochain, sera convoqué comme témoin.
La requête de l'homme auprès d'Exit avait été acceptée au motif qu'il souffre de "polypathologie invalidante liée au grand âge". Dans le quotidien genevois, le principal intéressé évoque des problèmes de vue, des douleurs à ski et l'impossibilité de marcher en montagne, mais aussi la douleur d'avoir perdu "une femme merveilleuse". Le tribunal devra décider si ces conditions justifient le suicide assisté.
"Du jamais-vu"
Pour ses frères, "ce sont des bobos que n'importe quelle personne âgée peut avoir". "Il est dépressif, il n'a pas son libre-arbitre", argumentent-ils.
"C’est du jamais-vu dans l’histoire de notre association; la justice nous donnera raison", a répliqué le docteur Pierre Beck, vice-président d’Exit Suisse romande. Pour lui, "le cas est limpide" car "la décision a été prise en toute lucidité". A ses yeux, l'action en justice des deux frères représente "une mise sous tutelle".
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jvia