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Le chargé de sécurité engagé par la mosquée de Genève serait fiché S

Le chef de la sécurité à la mosquée de Genève serait visé par une fiche S en France
Le chef de la sécurité à la mosquée de Genève serait visé par une fiche S en France / 19h30 / 2 min. / le 26 octobre 2016
Le responsable de la sécurité engagé par la Fondation culturelle islamique de Genève serait fiché S en France, révèle Le Temps mercredi. Un soupçon de radicalisation rejeté par la direction de l'institution.

L'homme aurait été engagé pour surveiller les entrées et sorties et fouiller les sacs, après le départ pour la Syrie de deux jeunes qui fréquentaient le lieu de prière au Petit-Saconnex.

L'année dernière, on apprenait que deux des trois imams de la mosquée faisaient également l'objet d'une fiche S. Comme eux, le chargé de sécurité a obtenu de manière régulière un permis G de frontalier, selon Le Temps.

La grande mosquée de Genève est sous le feu des projecteurs depuis ces affaires. Or, la direction a toujours rejeté ces soupçons.

"Diffamation"

Contactée par la RTS, la direction de la mosquée n'a pas souhaité s'exprimer face caméra, mais a répondu par e-mail que, selon elle, l'information ne relève que de la rumeur. "A ce stade, il s'agit d'une diffamation (...) De plus, le fait d'être fiché S n'est pas une preuve de mauvaise conduite", écrit-elle.

A ce stade, il s'agit d'une diffamation (...) De plus, le fait d'être fiché S n'est pas une preuve de mauvaise conduite.

E-mail de la direction de la grande mosquée de Genève à la RTS

Un avis partagé par le politologue et spécialiste du monde arabe Hasni Abidi, qui juge que l'existence d'une fiche S n'est pas la preuve d'une culpabilité pénale.

Plusieurs affaires semblables

Mais malgré l'absence de preuves, cette affaire révèle tout de même un malaise face au fonctionnement de la plus grande mosquée de Suisse.

"Cela pose un problème de recrutement. Pourquoi ne sont-ils pas allés chez Securitas, une entreprise agréée par le canton, plutôt que d'engager ce monsieur par le bouche-à-oreilles? Il y a un problème d'opacité", estime Hasni Abidi.

jvia

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Échanges franco-suisses "à bien plaire"

Le Département de la sécurité et de l'économie de Pierre Maudet a été informé des soupçons concernant la nouvelle recrue de la mosquée, selon Le Temps. Le magistrat déclare d'ailleurs dans le quotidien que si le résident français n'a fait l'objet d'aucune vérification, c'est parce que son contrat relève du privé, mais aussi parce que les échanges d'informations qui ont repris entre la Suisse et la France se font à bien plaire et de manière non exhaustive.

Mais il faut que le canton prenne des mesures, a estimé la cheffe du groupe PLR au Grand conseil Nathalie Fontannet, interrogée par la RTS. "D'abord dans l'octroi de permis, même s'il s'agit d'une institution de droit privé (...) mais aussi par rapport à la formation des imams", a-t-elle détaillé.

Pétition pour un changement de direction

Une pétition lancée par un groupe de fidèles de la grande mosquée de Genève réclame un changement de direction, estimant que celle-ci n'a pas réagi à la radicalisation de certains membres, révélait la Tribune de Genève début octobre. Les pétitionnaires ajoutent encore que le directeur "a mal communiqué dans les médias et a engendré un dégât d'image".

Le texte s'adresse au nouveau secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, dans l'espoir de la nomination de personnes "compétentes dans la gestion d'une mosquée, qui ont vécu en Suisse et connaissent notre mode de vie pour répondre aux préoccupations".