Les départements cantonaux de la Santé et de la Sécurité auront dorénavant tous les deux un regard sur les personnes condamnées à une mesure psychiatrique. Le canton revoit en effet les responsabilités en matière de soins psychiatriques en milieu pénitentiaire, notamment suite au drame du meurtre d'Adeline, la sociothérapeute tuée par un détenu lors d'une sortie en septembre 2013.
Comment faire pour éviter de nouveaux drames, de nouvelles failles, en matière de suivi des criminels présentant des troubles psychiatriques? C'est la question à laquelle veut répondre cette réforme présentée lundi par les conseillers d'Etat Pierre Maudet et Mauro Poggia.
Les magistrats respectifs de la Sécurité et de la Santé ont voulu repenser la logique des responsabilités en la matière. Et cela notamment pour que la justice sache clairement à qui s'adresser pour le suivi de tel ou tel détenu ou condamné.
Deux catégories
Résultat: le choix a été fait de distinguer deux catégories de personnes. Il y a d'un côté les personnes incarcérées qui, au cours de leur détention, ont besoin de soins médicaux psychiatriques. Le dossier médical de ces détenus restera du ressort exclusif du Département de la santé.
La nouveauté concerne la seconde catégorie, à savoir toutes les personnes qui ont été condamnées par la justice à une prise en charge psychiatrique, qu'elles se trouvent en détention ou en milieu ouvert.
Nouveau service
Tous ces cas-là incomberont au nouveau Service des mesures institutionnelles, qui fera l'objet d'un double rattachement hiérarchique, rendant compte à la fois aux Départements de la santé et de la sécurité.
Plutôt que de créer un nouveau service de psychiatrie placée sous la seule égide du Département de la sécurité, comme le préconisait un rapport, le Conseil d'Etat a préféré cette solution qu'il présente comme cohérente et bien cadrée.
Mathieu Cupelin/lan