L'établissement pénitentiaire, qui doit permettre de réduire la surpopulation carcérale, comptera 450 places destinées aux détenus en exécution de longues peines, pour un coût de 227 millions de francs. La Confédération pourrait le subventionner à hauteur de 63 millions.
Mais le projet est jugé trop grand et trop cher par les députés de gauche, qui estiment que le canton a la folie des grandeurs. Et dans le contexte budgétaire actuel, le député Mathias Buschbeck (Verts) juge que cette nouvelle prison ne doit pas être une priorité: "Aujourd'hui, Genève n'a pas besoin de 450 places, on est en train de faire de la planification à très long terme", dit-il. "C'est paradoxal, la chose que l'on planifie à plus long terme à Genève (…) ce n'est pas les écoles, ce n'est pas les places à l'hôpital, ce sont les places de prison. C'est vraiment une forme de surenchère sécuritaire."
La solution dans un autre canton?
Les Verts militent pour une solution hors des frontières cantonales. Le Matin Dimanche a du reste révélé que le canton de Fribourg s'est montré plus ouvert à la discussion que ce qu'affirmait le gouvernement genevois.
Mais pour le PLR Serge Hiltpold, la nouvelle prison doit rester à Genève: "Il y a tout un fonctionnement au niveau du Ministère public qu'il est intéressant d'avoir quand même sur un canton comme Genève (…), toute la politique pénitentiaire est recentrée sur le même périmètre. En termes de fonctionnement, je pense que c'est intéressant", explique le député, en soulignant l'intérêt du montant assumé par la Confédération dans le cadre d'un concordat.
La résistance contre ce projet des Dardelles s'organise: les socialistes et la gauche de la gauche s'opposent au crédit d'étude. Les Verts, de leur côté, interpelleront le Conseil d'Etat lors de la prochaine session du Grand Conseil.
Cédric Guigon/oang