Genève exerce déjà une surveillance du financement de la grande mosquée

Cette surveillance est récente - elle ne date que de fin 2014 - par le biais d'une inscription au registre du commerce, il y a donc peu de recul à ce stade sur ce dossier, qui répondait à une véritable exigence de transparence.

L'Autorité de surveillance cantonale vérifie que l'utilisation des fonds corresponde aux buts définis dans les statuts. Elle contrôle les entrées et sorties de capitaux et s'assure de leur provenance. Elle a parfaitement connaissance d'où viennent les capitaux, même si c'est une information qui est d'ordre confidentiel, et qui n'est donc pas publique.

Inscription au registre du commerce

Cette question de la provenance du financement des mosquées en Suisse a été mise sur le devant de la scène après la perquisition de la mosquée de Winterthour. Certains politiques, comme la conseillère nationale zurichoise Doris Fiala (PLR), veulent obliger toutes les associations qui bénéficient de fonds étrangers à s'inscrire au registre du commerce.

>> La proposition de Doris Fiala :

Keystone - Walter Bieri

Interrogé dimanche dans l'émission Forum, le directeur de la Fondation qui contrôle la mosquée de Genève, Ahmed Beyari affirmait que la Fondation était indépendante et qu'elle n'était pas financée par des fonds saoudiens.

>> Interview d'Ahmed Beyari, directeur de la Fondation qui contrôle la mosquée de Genève :

Keystone - Salvatore Di Nolfi

Pas de contrôle de l'influence

Le seul fait d'avoir des capitaux saoudiens n'est pas en soi répréhensible, encore faut-il qu'il y ait un indice d'infraction pénale, comme le délit de blanchiment par exemple. La surveillance est donc avant tout financière, l'influence que peut exercer la provenance des fonds n'est pas de son ressort, elle dépend en la matière exclusivement de décisions politiques.

Sylvie Belzer/lgr