Les deux accusés, qui avaient fumé du cannabis au moment des faits, nient avoir participé à un rodéo routier. Le conducteur de la BMW 335i a confirmé avoir vu la Subaru Impreza de l'autre prévenu peu avant le drame. Ce n'est cependant pas à cause de cette voiture qu'il a appuyé sur la pédale des gaz comme un fou sur un tronçon du centre-ville limité à 50 km/h.
"Je n'arrive pas à comprendre cette accélération", a-t-il déclaré devant les juges. "A un moment, la voiture a peut-être pris le dessus sur moi". Son comportement va avoir des conséquences dramatiques. La BMW va se retrouver à contresens de la circulation et va faucher un homme qui traversait sur un passage pour piétons.
Le choc est terrible et s'est produit, selon les experts, alors que la voiture roulait à plus de 150 km/h. Le piéton, un père de trois enfants, est projeté à une trentaine de mètres du point d'impact. La collision lui arrache une jambe. Un ami de la victime, partie plaignante au procès, échappera de justesse à la mort.
Démontrer le dol éventuel est difficile
Le Parquet veut faire condamner les accusés pour meurtre par dol éventuel. Il estime que les deux automobilistes se sont accommodés à l'idée de risquer de tuer quelqu'un en conduisant de cette manière en pleine ville. La justice genevoise a essayé à plusieurs reprises d'obtenir de telles condamnations.
Il y a 6 ou 7 cas dans la jurisprudence suisse de meurtre par dol éventuel contre des chauffards, a rappelé le procureur Holloway. Pour le Ministère public, l'exercice de démontrer le dol éventuel est difficile, mais pas impossible, a-t-il ajouté. Le procès se poursuit jusqu'à mercredi. Le verdict sera peut-être rendu vendredi.
ats/olhor