La démarche s'inspire du référendum vaudois, qui peine à récolter les signatures nécessaires. La Gauche veut abroger une loi qu'elle juge discriminatoire, inefficace et même particulièrement onéreuse en termes de procédures administratives: sans argent, les mendiants ne peuvent évidemment pas payer les amendes.
"Un coup politique"
Et même si le PDC pourrait soutenir également le projet de loi, la droite genevoise fait front. Elle estime qu'il faut lutter contre le tourisme de mendicité.
"A mon sens, il s'agit d'un coup politique", estime la députée PLR Nathalie Fontanet. "Ils souhaitent pouvoir axer une campagne là-dessus, je ne suis pas sûre qu'aujourd'hui axer une campagne sur l'autorisation de la mendicité soit porteuse de succès."
Volonté de provoquer le débat
Les initiants de ce projet de loi ne sont pas dupes: ils savent que les chances d'aboutir sont très faibles. Mais pour Jocelyne Haller, députée d'Ensemble à Gauche, c'est surtout une volonté de provoquer le débat et de tirer le bilan de cette loi genevoise interdisant la mendicité. "Il est important que le débat se fasse dans l'espace public, il est important également qu'on empêche les gens majoritaires de légiférer en rond en niant les problèmes et en prétendant que tout va bien", dit-elle.
Et en cas de refus du Grand Conseil, Ensemble à Gauche pourrait renoncer à lancer une initiative cantonale. Jocelyne Haller craint d'attiser un débat populaire qui stigmatiserait encore davantage les mendiants.
Cédric Guigon/oang