Après un premier rapport rendu en septembre dernier, portant sur les ressources humaines de l'OCD, un deuxième audit, présenté lundi, s'est penché sur la gestion des horaires et sur les indemnités versées par l'OCD au sein des prisons de Champ-Dollon, de la Brenaz et de Curabilis.
Le rapport relève qu'environ 200'000 francs d'indemnités sans fondement ont été versées au personnel. Des compensations versées notamment pour compenser la pénibilité du travail du personnel en cas de surpopulation carcérale. Or, alors que la situation s'est améliorée dans les prisons genevoises, la prime n'a pas été revue à la baisse.
Autre exemple d'indemnités sans fondement: une soixante d'agents reçoivent une somme mensuelle pour un service de nuit alors qu'ils ne remplissent pas les conditions de l'obtention. La Cour des comptes recommande ainsi de suspendre ces montants.
L'audit souligne par ailleurs que les indemnités ne sont pas uniformes entre les établissements pénitenciers: à la Brenaz par exemple, les heures supplémentaires effectuées ne sont pas majorées.
Quelque 5500 heures supplémentaires
Au total, près de 5500 heures supplémentaires ont été effectuées en trop en 2015, occasionnant des surcoûts liés à ces heures majorées de 100%, selon l'enquête.
Celle-ci observe également que la formation continue des agents de détention est planifiée en dehors des heures de travail régulières. A Champ-Dollon, par exemple, c'est le cas pour la protection du feu.
Nouvelle loi
La publication de ces résultats survient à quelques jours de l'entrée en vigueur -le 1er mars prochain- de la nouvelle loi sur l'organisation du personnel pénitentiaire.
Cette loi prévoit un nouveau règlement qui doit uniformiser les statuts au sein de l'OCD. Son directeur s'est déjà engagé à inscrire les 13 recommandations de la Cour des comptes dans le texte qui vise ainsi à apporter davantage de cohérence au sein des prisons genevoises.
Cédric Guigon/hend