Un auditeur pointe des versements douteux du groupe genevois Addax
Dans un document daté de décembre dernier, Deloitte relève plus de 20 millions de dollars de frais juridiques à plusieurs conseillers au Nigeria et aux Etats-Unis.
Ces montants sont venus de comptes bancaires établis dans le pays africain et à l'île de Man. Deloitte explique n'avoir pu établir clairement quels services ont été apportés.
Les paiements auraient été versés par une filiale britannique du groupe genevois racheté en 2009 par l'entreprise chinoise Sinopec.
Des paiements qui "soulèvent des problèmes"
Autre incertitude, 80 millions ont été payés à une société d'ingénierie pour des travaux de construction au Nigeria. Le volume de cette transaction semble trop important par rapport aux prestations effectuées et leur but et calendrier "soulèvent des problèmes" qui n'ont pu être résolus, souligne Deloitte.
La relation entre Addax et Deloitte s'est terminée, a indiqué mardi une responsable de la communication du groupe d'audit britannique, confirmant une information de la Tribune de Genève et 24 Heures.
ats/mre
Membres de la direction visés
Deloitte évoque "des dépenses inappropriées faites depuis Genève, depuis la société établie à l'île de Man, ainsi que des irrégularités de salaires". Après avoir alerté Addax en mars 2016, il lui a demandé en mai à des investigations indépendantes.
Par ailleurs, des lanceurs d'alerte internes et externes ont mentionné à Deloitte que les versements ont pu profiter à des responsables gouvernements et que certains montants ont enrichi des membres de la direction d'Addax.
Ces allégations "n'ont pas été prouvées", admet le cabinet d'audit. Mais elles n'ont pu être démenties.
Informé après la fin du contrat
Le groupe Addax, cité par les deux quotidiens, indique n'avoir été sensibilisé aux soupçons qu'en novembre après le renvoi, selon lui, de Deloitte. Il assure avoir depuis demandé à un autre acteur de l'audit de mener les investigations demandées par la société britannique.