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Le canton de Genève a renoué avec des comptes excédentaires en 2016

Le conseiller d'Etat genevois Serge Dal Busco. [Keystone - Martial Trezzini]
Le conseiller d'Etat genevois Serge Dal Busco. - [Keystone - Martial Trezzini]
Les comptes 2016 de l'Etat de Genève affichent un excédent de 61 millions de francs après un exercice 2015 déficitaire. Ce résultat présenté jeudi est satisfaisant pour le Conseil d'Etat qui relève "un contexte délicat".

Dans la colonne des points positifs, Serge Dal Busco, le conseiller d'Etat en charge des Finances, souligne des impôts supérieurs au budget 2016 et aux comptes 2015, des investissements entièrement autofinancés et une nouvelle diminution de la dette. Il mentionne aussi les effets des mesures d'économies qui se chiffrent à 300 millions.

"La gestion rigoureuse des dépenses par le Conseil d'Etat a permis de contrer l'effet d'une progression des revenus globalement modeste, freinée par une contraction de l'impôt des personnes physiques", indique Serge Dal Busco.

Divers motifs d'inquiétude

Le conseiller d'Etat PDC s'inquiète cependant de la conjoncture économique peu dynamique, de la précarisation accrue de la population ainsi que de la dégradation de la situation de la caisse de retraite.

Le magistrat a d'ailleurs annoncé une nouvelle provision de 36 millions par rapport au risque de ne pas atteindre un taux de couverture de 60% en 2020, un palier imposé par la loi.

ats/ta

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Exercice 2015 déficitaire

Genève passe ainsi dans les chiffres noirs après un exercice 2015 légèrement déficitaire.

A noter toutefois que les comparaisons sont difficiles car le canton a fonctionné en 2016 selon le principes des douzièmes provisoires.

En effet, le Grand Conseil avait refusé d'entrer en matière sur un budget 2016 qui affichait un déficit de 70 millions.

Les syndicats critiquent la politique d'austérité

Le Cartel intersyndical du personnel de l'Etat et du secteur subventionné estime que les comptes présentés jeudi cachent une réalité qui pose problème dans les secteurs subventionnés.

"Depuis plusieurs années, c'est du 'copier-coller': les mesures d'économie se poursuivent et c'est le personnel qui en paie le prix", a déclaré devant la presse Marc Simeth, président du Cartel.

Le produit intérieur brut (PIB) augmente mais les emplois et les salaires diminuent, a poursuivi Jean-Luc Ferrière du Syndicat interprofessionnel de travailleuses et de travailleurs (SIT). La redistribution des richesses envers les salariés est moindre, conclut-il.

Il regrette aussi que le Conseil d'Etat n'ait pas mentionné dans sa présentation des comptes le fait que les collaborateurs de l'Etat n'ont pas touché leur annuité en 2016. L'effort du personnel n'est pas reconnu à sa juste valeur, selon le Cartel.