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"Les jeunes ont raison de protester contre les coupes dans la formation"

La conseillère d'Etat genevoise Anne Emery-Torracinta. [keystone - Martial Trezzini]
L'invité de la rédaction - Anne Emery-Torracinta, conseillère d’Etat genevoise / L'invité de la rédaction / 21 min. / le 5 avril 2017
Alors que des manifestations d'élèves contre les coupes budgétaires dans la formation sont prévues mercredi en Suisse alémanique, la conseillère d'Etat genevoise Anne Emery-Torracinta a jugé légitimes les inquiétudes de ces jeunes.

Retenues sur les salaires, augmentation des effectifs d'élèves, fermetures de classes ou réductions d'heures d'appuis, entre 2013 et 2018, les écoles suisses auront fait les frais d'un milliard de francs d'économie, selon plusieurs estimations.

Face à ces constats, les élèves de plusieurs villes alémaniques, notamment Bâle et Lucerne, ainsi que de Genève, ont prévu de descendre dans la rue mercredi pour protester contre ces mesures.

Questionnée par la RTS, la conseillère d'Etat genevoise en charge de l'Instruction publique Anne Emery-Torracinta a estimé que ces actions étaient justifiées: "Je trouve très salutaire que des étudiants rappellent à nos politiques l'importance de la formation (...) Ils ont tout à fait raison de s'inquiéter et de montrer que la formation est essentielle en Suisse. Nous sommes un pays qui n'a pas de matières premières: notre seul pétrole, c'est la qualité de notre formation", a indiqué la ministre socialiste.

"J'aimerais être encore plus soutenue"

Elle a également rappelé que le canton de Genève n'a plus effectué de coupes budgétaires dans le domaine de la formation depuis 2013: "On a même rajouté des prestations avec, par exemple, le rajout du mercredi matin en 2014, pour le primaire. Dès l'an prochain, l'école sera obligatoire jusqu'à 2018, nous aurons donc 550 jeunes que nous allons garder dans le système, avec un coût qui sera extrêmement important".

Anne Emery-Torracinta a toutefois admis qu'elle souhaitait davantage de soutien de la part du Conseil d'Etat: "J'aimerais être encore plus soutenue par mes collègues (...) On ne peut pas se contenter d'instruire, on doit aller plus loin. On sent que l'école à de plus en plus une mission éducative et un rôle social. Et c'est là où les moyens ne suivent pas."

Propos recueillis par Simon Matthey-Doret/hend

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Une semaine de vacances supplémentaire à Lucerne

Un des exemples les plus marquants l'année dernière aura été le cas lucernois qui a imposé une semaine de vacances aux élèves pour économiser 4 millions de francs sur les salaires des enseignants. En Suisse romande, plusieurs cantons ont eu leur lot de mesures, à l'instar de Fribourg et du Valais.