Interdit en France, Hani Ramadan parle "en toute légalité" à Genève
Hani Ramadan, frère de l'universitaire tout aussi controversé Tariq Ramadan, s'est exprimé au Centre islamique de Genève lors d'une conférence sur le "sens de l'adoration dans l'islam".
Celle-ci intervient deux jours après son expulsion du territoire français sur décision du Ministère de l'intérieur, qui lui reproche de faire peser une "menace grave" sur l'ordre public. "Lorsqu'on est dans un contexte de campagne électorale, un contexte de vives tensions communautaires, un pays peut décider d'interdire ou d'autoriser une manifestation", a estimé le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet, questionné par la RTS.
"Censure juridique"
Pour le ministre cantonal en charge de la Sécurité, rien ne justifiait une quelconque interdiction à Genève: "Les conférences privées organisées dans des lieux privés par Monsieur Hani Ramadan ces dernières années n'ont jamais posé de problèmes d'ordre public. Si maintenant il venait à franchir la ligne rouge (...) incitation à la haine, apologie du terrorisme, etc., évidemment qu'on interviendrait. Mais on ne peut pas intervenir a priori. C'est une forme de censure préventive qui n'est pas admise dans notre ordre juridique", a-t-il justifié.
Les conférences privées organisées dans des lieux privés par Monsieur Hani Ramadan ces dernières années n'ont jamais posé de problèmes d'ordre public
Injoignable mardi, Hani Ramadan a annoncé dans un communiqué qu'il ferait opposition à l'interdiction administrative du territoire français.
L'islamologue a été interpellé samedi dernier à Colmar lors d'une conférence à laquelle il participait. Il a été raccompagné sous escorte de police à la frontière franco-suisse, a expliqué le Ministère français de l'interieur.
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Fanny Moille/hend