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Policier genevois condamné pour excès de vitesse en intervention

L'infraction a été commise lors d’une intervention d’urgence (image d'illustration). [Keystone - Dominic Favre]
Policier genevois condamné pour vitesse excessive lors d'une intervention / Le Journal du matin / 2 min. / le 13 juillet 2017
Un policier a été une nouvelle fois condamné à Genève pour vitesse excessive alors qu'il était en intervention urgente, a appris la RTS. L'affaire relance le débat autour de l'application de Via Sicura à ce type de situations.

L'affaire remonte à novembre 2015. Peu avant 4h00 du matin, des bandits avaient fait exploser un distributeur d'argent à Plan-les-Ouates. Une patrouille s'était rendue sur les lieux aussi vite que possible mais en chemin, l'inspecteur au volant avait été flashé à plus de 42 km/h au-dessus de la vitesse admise.

"Devoir de prudence négligé"

Avec un tel dépassement, la justice considère que l'inspecteur a "négligé son devoir de prudence à l'égard des tiers". Et le procureur général a confirmé son ordonnance pénale il y a quelques jours: l'agent a été reconnu coupable de violation grave à la Loi sur la circulation routière (LCR). Il a été condamné à 120 heures de travail d'intérêt général avec sursis et 1000 francs d'amende.

"Parfaite proportionnalité" lors de l'intervention

Pour Me Jacques Roulet, avocat de l'inspecteur, cette sanction est incompréhensible: "C'est un cas où on a affaire à de dangereux malfrats, et il était de son devoir de policier d'aller rechercher ces gens alors qu'il n'a mis en danger aucun autre usager. On se trouve au milieu de la nuit, en rase campagne, donc il y a une parfaite proportionnalité."

Pour Me Roulet, qui traite actuellement une demi-douzaine d'autres procédures du même type, le Ministère public fait preuve d'un zèle très décourageant pour les policiers.

Le procureur général genevois Olivier Jornot n'était pas disponible mercredi pour réagir, mais il a modifié à fin janvier ses directives concernant les courses urgentes des policiers pour leur donner un peu plus de marge de manœuvre.

Le syndicat craint l'acharnement

Cet assouplissement est jugé bienvenu par le Syndicat de la police judiciaire. Mais son président Frédéric Mulmann n'est pas encore pleinement rassuré. "Il y a eu une avancée puisqu'on a une tolérance maintenant pour dépasser certaines limitations", reconnaît-il. "Mais (…) on ose espérer qu'il n'y ait pas un acharnement sur le policier pour en faire un exemple."

Frédéric Mulmann rappelle les graves répercussions qu'une condamnation, souvent associée à un retrait de permis, peut avoir pour un policier - dans sa vie professionnelle et privée.

Mathieu Cupelin/oang

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