Rififi autour du contrôle des passeports à l'aéroport de Genève

Les temps d'attente au contrôle des passeports sont jugés trop importants depuis le mois d’avril. A cette date est entrée en vigueur une nouvelle directive européenne, que le Conseil fédéral a décidé d’appliquer aux aéroports suisses.

Elle oblige un contrôle systématique de tous les passagers qui partent ou arrivent d'une destination hors Schengen.

Dizaines de minutes d'attente

Or les passagers de certains vols hors Schengen ne trouvent parfois que deux ou trois guichets ouverts. Comme la vérification des passeports n'est plus aléatoire mais systématique, les zones de contrôle sont vite congestionnées. Résultat: des attentes qui peuvent durer des dizaines de minutes.

Selon des informations de la RTS, cette situation n’est pas sans provoquer des tensions entre les différents acteurs impliqués. Mais le problème est-il plutôt dû au manque d'espace dont souffre l'aéroport romand, ou à des effectifs insuffisants de gardes-frontière? Genève Aéroport et le Corps des gardes-frontière (Cgfr) semblent se renvoyer la balle, sans vouloir commenter officiellement.

Du côté des politiques, Eric Stauffer - qui précise s'exprimer comme député et non en tant que membre du conseil d'administration de l'aéroport - pointe en premier lieu la responsabilité des autorités fédérales. "Pour moi, le principal coupable est la Confédération, qui ne dote pas assez Genève Aéroport en termes de ressources humaines", dit-il.

Mais Eric Stauffer estime aussi qu'il est temps, pour le gouvernement genevois, "de débloquer la bride des investissements pour les infrastructures et de faire de Genève une plateforme aéroportuaire efficace, performante."

Concilier toutes les exigences

Le Département de la sécurité et de l'économie indique, de son côté, être "au courant des difficultés consécutives au renforcement des contrôles des passeports aux frontières extérieures non Schengen, décidé par Berne et mis en œuvre par le Cgfr".

Un groupe de travail a ainsi été constitué en partenariat avec la police internationale, le Corps des gardes-frontière et l'aéroport. Le but est de trouver des solutions qui concilient "les exigences de sécurité, les contraintes de l'aéroport en termes de bâtiments, les difficultés en lien avec les effectifs et, bien entendu, le confort des passagers".

Mathieu Cupelin/oang