C'est ce que montre une requête en autorisation de construire parue cette semaine dans la Feuille des avis officiels (FAO) à propos de la zone du Mandement.
Les Services industriels (SIG) et l'Etat de Genève ont cartographié le canton pendant deux ans, grâce notamment à des méthodes sismiques comme des camions vibreurs. Il s'agit désormais d'aller vérifier si les informations recueillies à la surface sont les bonnes. "Autant on arrive à connaître la géologie depuis la surface, autant on est incapables de déterminer un débit d'eau sans aller faire un forage et faire des essais de pompage", explique le géologue cantonal Jacques Martelain dans le Journal du matin de la RTS vendredi.
En quête de débits suffisants
L'espoir est de trouver une zone très perméable, à cheval entre les calcaires (qui contiennent de l'eau) et un réseau de failles qui augmenterait la perméabilité. "Cela permettra peut-être de trouver une quantité d'eau suffisante pour avoir les débits nécessaires à la géothermie", poursuit le géologue.
Ces forages exploratoires n'iront pas au-delà de 1000 mètres de profondeur. Et si les résultats sont positifs, la géothermie pourra alors être pratiquée à terme.
Un programme progressif
On n'est pas à l'abri de surprises, comme à Bâle-Ville, mais la sismicité est relativement faible à Genève et la méthode utilisée permet de limiter les risques. Jacques Martelain se montre donc confiant: "C'est un programme, ce n'est pas juste un projet où on fait un forage à 4000 mètres et on voit ce qui se passe. On commence par des forages moins profonds, on apprend de ces forages, de cette technique, et après on va aller plus loin."
Le but, au final, est de pouvoir chauffer deux tiers des ménages genevois grâce à la géothermie. Mais ce n'est pas pour tout de suite: si tout va bien, il faudra compter une quinzaine d'années.
Oppositions
La géothermie est envisagée par la Confédération comme une alternative à l'énergie nucléaire. Mais certains s'en méfient.
Tania Sazpinar/oang