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La mosquée de Genève épinglée pour sa mauvaise gestion

Des musulmans prient dans une mosquée en Suisse. [Keystone - Martial Trezzini]
Les autorités genevoises relèvent la mauvaise gestion de la fondation qui gère la mosquée / Le 12h30 / 2 min. / le 15 août 2017
L'autorité cantonale genevoise de surveillance des fondations (Asfip) pointe du doigt la mauvaise gestion de la Fondation culturelle islamique de Genève, à la tête de la plus grande mosquée de Suisse.

L'Asfip a épluché les comptes de la mosquée du Petit-Saconnex (GE), une première depuis environ 30 ans, révèle la Tribune de Genève (TdG), qui a pu se procurer deux lettres sévères envoyées à la Fondation culturelle islamique de Genève (FCIG), qui dirige la mosquée. Sa direction saoudienne est priée de se mettre en conformité avec la loi suisse.

Selon ces missives, la fondation tiendrait une caisse noire pour les dons, soit des sommes tenues hors comptabilité. La TdG y décrypte aussi les frais du directeur général de la FCIG (lire en encadré). Primes d'assurance-maladie, frais médicaux ou achats de meubles sont notamment réglés par la fondation.

Fondation prise pour une banque

Autre anomalie constatée, des prêts accordés par la FCIG à des collaborateurs, comme si celle-ci était une banque. Devant l'ampleur des problèmes, l'Asfip a mandaté le cabinet d'audit Ernst & Young pour un contrôle plus approfondi.

Le conseiller national Yves Nidegger, membre du conseil d'administration de l'organe de surveillance, ne se montre toutefois pas très alarmistes quant aux problèmes relevés:

"La fondation n'a pas pour but d'être une banque, par conséquent prêter de l'argent à des collaborateurs est en dehors du but mais ce sont des choses tout à fait corrigeables moyennant un délai que l'autorité va donner", a-t-il déclaré dans le 12h30 de mardi.

De son côté, interrogé par la TdG, le directeur général de la mosquée dit collaborer avec les autorités: "nous n'avons rien à cacher".

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Fondation exemptée d'une partie des impôts

La Fondation culturelle islamique de Genève (FCIG) étant une fondation de droit privé, mixte, avec des activités immobilières, éducatives et sociales, elle est tenue d'être examinée par une autorité étatique sur le plan juridique et financier, explique la Tribune de Genève.

Le quotidien ajoute que Berne et Genève se sont longtemps renvoyé la balle pour savoir qui devait effectuer une telle surveillance. Le mandat a finalement été attribué en 2014, à l'Autorité cantonale de surveillance des fondations et des institutions de prévoyance (Asfip).

Reconnue en partie d'utilité publique, la fondation est exemptée d'une partie des impôts.

Les frais du directeur payés par la fondation

D'après ce qu'il ressort des lettres envoyées par l'Autorité cantonale de surveillance des fondations, les frais du directeur général de la FCIG Ahmed Beyari, en poste depuis 2012, ont particulièrement attiré l'attention: primes d'assurance-maladie, frais médicaux, achats de meubles, électroménager ou de matériel audiovisuel sont réglés par la fondation.

Le contrat de travail du directeur, établi en octobre 2016, soit quatre mois après la demande des autorités cantonales, a été signé par son directeur adjoint, raconte encore la Tribune de Genève. Le document stipule que le directeur dispose d'un appartement meublé avec employé de maison, d'une voiture de fonction avec chauffeur et d'impôts à la sources pris en charge par la fondation.

"Je ne vois pas où est le problème quand un employeur propose de mettre à disposition de son employé des prestations autres que salariales", a affirmé Ahmed Beyari à la Tribune de Genève.