Comme l'indique son titre, cette exposition présente des cadavres conservés intacts grâce à un procédé de plastination mis au point par l’anatomiste Gunther von Hagens. Elle a déjà été vue par des millions de personnes à travers le monde - notamment à New York, Berlin ou Bâle. Et ces corps suscitent à chaque fois la controverse.
"Qu'on soit tombés aussi bas est inacceptable"
A Genève, le député François Lefort (Les Verts) va déposer vendredi une question urgente au Grand Conseil. "Ce qui me choque, c'est qu'on soit capables d'être tombés aussi bas dans l'éthique, le respect du corps humain. Qu'on soit tombés tellement bas qu'on puisse faire de l'argent en exposant des cadavres c'est inacceptable", explique-t-il.
Le député va poser des questions de légalité dans son intervention. "S'il apparaît à toutes les questions que je vais poser qu'il y a une réponse qui soit 'non, cette activité est illégale', il faudra que le Conseil d'Etat en tire les conséquences et que cette exposition soit fermée."
Mais il faudra attendre l'automne pour obtenir les réponses du Conseil d'Etat. Dans l'immédiat, la société organisatrice se veut rassurante. Opus One dit avoir les documents qui montrent que tout a été fait de manière légale.
Palexpo, une fondation en mains de l'Etat
Le cadre de l'exposition, Palexpo, est détenu en bonne partie par l'Etat de Genève et cette situation fait aussi réagir François Lefort: "J'aurais aimé évidemment que l'Etat ait plus de regard (…) Parce que Palexpo nous appartient, c'est géré par une fondation, c'est une représentation de l'Etat. Alors je pense qu'il pourrait quand même avoir un peu de jugeote sur la nature des expositions qui sont proposées."
Mais Palexpo précise à la RTS "gérer uniquement la location des locaux et pas le contenu des expositions". L'Etat de Genève, lui, réserve "la primeur de ses réponses aux députés du Grand Conseil".
Guillaume Rey/oang